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Les Curiosités esthétiques de Charles BAUDELAIRE

Les Curiosités esthétiques de Charles BAUDELAIRE, 1845-1863, 10/18.

• L’ouvrage regroupe divers articles de critique d’art publiés par Baudelaire entre 1845 et 1863. Ils sont essentiels pour la connaissance de son esthétique. • Son compte rendu du Salon de 1846 est pour lui l’occasion de définir sa conception du romantisme : Le romantisme n’est précisément ni dans le choix des sujets ni dans la vérité exacte mais dans la manière de sentir. [...] Qui dit romantisme dit art moderne, c’est-à-dire intimité, spiritualité, couleur, aspiration vers l’infini, exprimées par tous les moyens que contiennent les arts (ch. II). À partir de l’exemple de Delacroix, qu’il admire, Baudelaire analyse l’attitude de l’artiste devant la nature : Pour Delacroix la nature est un vaste dictionnaire, (ch. IV). Par réaction contre les traditions classiques, il vante l’héroïsme de la vie moderne et particulièrement l’intérêt artistique de la grande ville (ch. XVIII). Voir, à ce sujet, Tableaux parisiens dans Les Fleurs du mal et Petits Poèmes en prose. Le compte rendu de l'Exposition universelle de 1855 attire l’attention sur la poésie de l’insolite et du bizarre (Le beau est toujours bizarre, ch. I), veine typiquement baudelairienne et abondamment exploitée par les modernes (cf. Apollinaire, Alcools Calligrammes). Dans Le Salon de 1859, Baudelaire dénonce l’art réaliste : Je trouve inutile et fastidieux de représenter ce qui est [...]. La nature est laide, et je préfère les monstres de ma fantaisie à la trivialité positive. L’imagination est la reine des facultés (ch. III). Tout l’univers visible n'est qu'un magasin d’images et de signes auxquels l'imagination donnera une place et une valeur relative. (ch. IV). L’étude consacrée à Constantin Guys sous le titre Le Peintre de la vie moderne (1863) conduit Baudelaire à des réflexions qui ont valeur de confidences : Le génie n’est que l'enfance retrouvée à volonté (ch. IV); la foule est le domaine de l'artiste, la grande ville sa meilleure inspiratrice (ch. IV) ; l’art doit métamorphoser la nature, il faut faire l’éloge du maquillage (ch. XI). • En montrant la solidarité des différents domaines artistiques (littérature, peinture, sculpture, musique), ces articles ouvrent la voie à la critique moderne.

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