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Les Contemplations de Victor HUGO

Les Contemplations de Victor HUGO, 1856, Le Livre de poche.

• Du fond de son exil, Hugo a solennellement présenté Les Contemplations comme le livre d'un mort, comme les mémoires d’une âme. Ce sont des poèmes écrits entre 1834 et 1855. Il les a partagés en deux groupes de trois livres, en fonction de la mort de sa fille Léopoldine (1843), pour représenter Autrefois (1830-1843) et Aujourd’hui (1843-1856).

• Le livre I, Aurore, peint l'enthousiasme de la jeunesse, la découverte de la vie et les premières luttes littéraires. Dans Réponse à un acte d’accusation, Hugo défend avec esprit les principes de la révolution qu’il a introduite en littérature. Le livre II, L’Àme en fleur, chante l’amour et la rêverie. Comme dans le précédent, Hugo y a mis beaucoup de fantaisie et s’amuse du chatoiement des apparences. Par contraste, le livre III, Luttes et rêves, bien qu’il concerne le temps d’autrefois, évoque déjà le mal sur la terre, les épreuves de l’homme, sa méchanceté et son aveuglement (Melancholia). Le poème final, Magnitudo parvi (Grandeur du petit), élève à la valeur de symbole l’humilité contemplative du berger qui pénètre le sens des choses et découvre Dieu. La noyade accidentelle de sa fille ouvre la nouvelle époque d'Aujourd’hui. Le livre IV, Pauca meae (Quelques vers à ma fille), est entièrement consacré à Léopoldine et à la méditation de la mort (Elle avait pris ce pli..., Demain dès l’aube..., À Villequier Mors). Dans les livres suivants, Hugo soutient son rôle de contemplateur visionnaire. Dans le livre V, En marche, il médite sur sa vie (Paroles sur la dune) ou sur des spectacles familiers (Le Mendiant, Pasteurs et troupeaux) Le livre VI, Au bord de l’infini, est d’un prophète qui affirme sa résolution de déchiffrer le secret du monde : J’irai[,..] / Jusqu’aux portes visionnaires / Du ciel sacré [...] (Ibo). Il définit la mission des Mages et traduit les révélations de la bouche d'ombre qui lui a expliqué la genèse du monde et la chute des êtres entraînés par le poids de la matière qui les sépare de Dieu, leurs efforts pour se relever, et la promesse d’une universelle rédemption dans laquelle expirera le mal (Ce que dit la bouche d’ombre).

• Ce recueil, d’une exceptionnelle richesse, est de tous ceux de Victor Hugo le plus propre à montrer la diversité de sa poésie.

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