Les Conquérants d'André MALRAUX
Les Conquérants d'André MALRAUX, 1928, Le Livre de poche.
• C’est le premier roman consacré par Malraux aux bouleversements révolutionnaires modernes. Comme celle de La Condition humaine, l’action se passe en Chine.
• En juin 1925, le Kouomintang, parti nationaliste que Sun-Yat-Sen, fondateur de la première République chinoise en 1911, a dirigé jusqu’à sa mort, en mars 1925, vient de lancer un ordre de grève générale à Canton pour chasser les Européens. Le narrateur s’intéresse particulièrement au rôle de deux agents révolutionnaires européens, Borodine, personnage historique, chef de la Mission soviétique à Canton, représentant discipliné de l’internationale communiste, et Garine, un aventurier qui, à son départ pour l’Orient, disait : Ma vie ne m’intéresse pas. Je veux une certaine forme de puissance, mais qui est fier d’avoir créé l’espoir dans une foule d’hommes. Tandis que Borodine est responsable de l’action, Garine dirige la propagande du Kouomintang ; à son appel, le narrateur se rend à Canton où il observe le jeu des forces et des caractères. Entre Tcheng-Daï, chef de la droite du Kouomintang, qui réprouve la violence comme Gandhi, et Hong, anarchiste chinois, chef des terroristes, qui refuse toute forme d’État, Garine et Borodine louvoient. Au cours de l’action, le fossé se creuse entre ces tendances. Tcheng-Daï est assassiné par Hong, que Borodine fait alors exécuter, malgré Garine qui a de la sympathie pour lui. Cette affaire révèle tout ce qui sépare un révolutionnaire du type conquérant, comme Garine, des communistes comme Borodine qui considèrent qu’il n’y a pas de place dans le communisme pour celui qui veut d’abord être lui-même. Garine, depuis longtemps malade, quitte la Chine au moment où le Kouo-mintang l’emporte sur l’armée chinoise à la solde de l’Angleterre.
• Avec vingt ans de recul, André Malraux a pu dire de son livre : S’il a surnagé, ce n 'est pas pour avoir peint tels épisodes de la révolution chinoise, [...] c'est pour avoir montré un type de héros en qui s'unissent l’aptitude à l'action, la culture et la lucidité. (Postface)
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- Le roman moderne, écrit André MALRAUX, est à mes yeux un moyen d'expression privilégié du tragique de l'homme, non une élucidation de l'individu. Commentez cette définition et montrez qu'elle convient exactement à la Condition humaine.
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- Pour André Malraux, l'essentiel de l'émotion tragique, c'est la conscience simultanée de la servitude humaine et de l'indomptable aptitude des hommes à fonder leur grandeur sur elle. Vous illustrerez ce jugement à partir d'un oeuvre dramatique et d'un roman de Malraux que vous avez étudiés ?
- André Malraux, La Condition humaine - 21 mars 1927 - Minuit et demi.