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LEIRIS Michel

LEIRIS Michel

Né à Paris, il débute en poésie avec Simulacre (1925), que suit, deux ans plus tard, Le Point cardinal 1927. Il est à ce moment-là (depuis 1924) proche des surréalistes, dont il se sépare en 1929. Il opte ensuite pour l’ethnologie, part pour l’Afrique, publie à son retour L'Afrique fantôme, son journal de l’expédition. Quoiqu’il ne cesse d’écrire de la poésie, il donne aussi plusieurs ouvrages sur les poètes; Raymond Roussel, qui fréquentait chez ses parents, Max Jacob, qui l’a initié à la poésie. Haut-Mal, qui paraît en 1943 rassemble des textes de cette période, Y figure aussi, Abanico para los Toros, un petit recueil qui prend la corrida comme prétexte et dont il applique toutes les règles et toutes les phases non seulement à l’écriture, mais aux rapports en général que l’homme peut avoir avec lui-même. Car enfin, la grande tauromachie, c’est l’écriture, ainsi qu’il s’en explique dans De la Littérature considérée comme une Tauromachie. Ecrire n’est que risquer, toute œuvre, pour Leiris, qui ne met pas en jeu l’écrivain et le lecteur étant vaine. Cet éclairage cruel, que l’on retrouve dans toutes ses œuvres, à la fois fascinant et inquiétant, en est la marque propre.

Poète, né à Paris. Il délaisse, peu après la publication de son Point cardinal (1927), le groupe surréaliste, et s’en va étudier à pied d’œuvre, en Afrique (1931-1933), le processus primitif d’« appel aux puissances de la magie », que Breton recommandait de reconstituer en laboratoire - in vitro - dans le cadre de son Bureau de recherches surréalistes de la rue de Grenelle. L’Afrique fantôme (1934) est le premier résultat de cette enquête aux frontières du poétique et de l’ethnologique (enquête qui reste attentive à l’homme réel, comme le prouvait hier encore tel témoignage sur Les Maliens d’Ivry-sur-Seine ; cf. Le Monde, 13 janvier 1970). En 1936, Leiris entre au Musée de l’Homme, où il va reprendre en profondeur, de 1945 à 1957, ses études sur l’âme sauvage. Parallèlement, le poète, qui est à présent hors d’atteinte - mais non pas adversaire -des mots d’ordre et directives de la « Centrale » surréaliste, s’en explique dans les textes autobiographiques en prose de L’Âge d'homme (1938), tandis qu’en 1943 il rassemble tous ses recueils antérieurs dans Haut mal. Puis avec l’étonnante série intitulée. La Règle du jeu, Leiris oriente résolument son domaine personnel d’investigation littéraire vers l’« auto-analyse » (Biffures, 1948 ; Fourbis, 1955 ; Fibrilles, 1966, Frêle bruit, 1976) et aussi plus particulièrement vers l’analyse de ses expériences oniriques (Nuits sans nuit, 1961) ; ce qui semble un retour au mode de recherches qui fut cher à son âge d’adolescent. En 1980, geste bien dans l’esprit de cet amoureux de l’« âme sauvage », il refusa le Grand Prix national des lettres.

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