L’École des Femmes de MOLIÈRE

L’École des Femmes de MOLIÈRE, 1662, Classiques Hachette.

• Dans cette comédie en cinq actes et en vers sur le thème du barbon amoureux d'une jeune fille, Molière, tout en jouant sur le comique de la situation, fait la satire d’un certain usage hypocrite de la religion. Ainsi engage-t-il contre le parti dévot une bataille qu’il poursuivra avec Le Tartuffe et Dom Juan. • Pour échapper à l’infortune qu’il prête à tous les maris, Arnolphe a décidé, à quarante-deux ans, d’épouser la jeune Agnès, sa pupille, qu'il a pris soin d’élever dans l’innocence, loin du monde. Son ami Chrysalde est sceptique sur l’effet de ses précautions (I,1 ). Précisément, le jeune Horace, fils d’un ami, arrivé depuis peu dans la ville, lui fait confidence d’une intrigue qu'il vient de nouer avec une certaine Agnès que garde un jaloux ridicule, M. de la Souche. C’est, Horace l’ignore, le nouveau nom pris par Arnolphe, qui enrage mais dissimule son dépit (I,4). Il continuera ainsi de bénéficier des confidences de l’étourdi mais inutilement. Bien qu'il menace Agnès de l’enfer et des chaudières bouillantes / Où l’on plonge à jamais les femmes mal vivantes (III, 2), l’ignorante, instruite par l’amour, trompe sa vigilance. Le cœur et la nature l’emportent sur l’égoïsme hypocrite. Agnès épousera Horace. • Les rieurs furent pour cette comédie, mais son succès, le plus grand dans toute la carrière de l’auteur, provoqua des jalousies, en particulier celle de Corneille lui-même. Molière répliqua en s’expliquant sur son art dans la Critique de l’école des femmes (mars 1663), pièce en un acte où il défend la dignité de la comédie en face de la tragédie. Les polémiques continuant, il répondit encore en octobre dans L’Impromptu de Versailles pour assurer que son dessein est de peindre les mœurs sans vouloir toucher aux personnes (scène 4).