Le président Pompidou et la France en 1969

Le président Pompidou et la France en 1969

Au moment où le Parlement reprend ses travaux, et au commencement de mon septennat, je tiens d'abord à exprimer à chacun de vous mes sentiments de considération et de confiance. L’Assemblée voudra s’associer unanimement à l’hommage qu’il convient d’adresser au général de Gaulle, libérateur de la patrie, et qui, après avoir restauré la République, l’a dotée d’institutions auxquelles notre peuple n’a cessé d’exprimer son adhésion (...). Il nous appartient maintenant de poursuivre l’œuvre de redressement entreprise en assurant le fonctionnement sans heurts des institutions de la République. Je compte pour ma part, avec l’aide du Premier ministre, et du Gouvernement, développer entre l’exécutif et le Parlement tout entier des relations confiantes et efficaces. (...) Il s’agit d’abord de maintenir notre indépendance dans le respect de nos alliances, le rapprochement et la coopération avec tous les peuples, et d’abord en Europe afin de conduire notre continent à la conscience politique qui lui permettra d’affirmer sa personnalité et de jouer son rôle au service de la paix. (...) Notre autorité internationale ne dépend pas seulement de notre volonté, mais de nos propres capacités techniques et économiques et de notre stabilité politique et sociale. C’est dire la nécessité d’assurer à la fois le bon fonctionnement des pouvoirs publics, l’accession à la puissance économique et la participation de toutes les classes sociales non seulement à l’effort,' mais aux produits de cet effort (...). Face à une contestation purement négative, à un conservatisme condamné d’avance à l’échec, c’est par l’action et le mouvement que peut se construire l’avenir. Il ne suffit pas de restaurer cette vieille et illustre maison qu’est la France, il faut encore la rénover et l’éclairer de lumières nouvelles.

Georges POMPIDOU, Pour rétablir une vérité, Flammarion, 1982, p. 291-293 ; livre posthume publié à l’initiative de Madame Pompidou

Questionnaire

1. Présenter ce texte, son auteur, le contexte dans lequel ce message a été diffusé. 2. Pourquoi le président Pompidou insiste-t-il sur la nécessité de rapports harmonieux « entre l’exécutif et le Parlement tout entier » ? Cette volonté s’est-elle traduite dans les faits ? 3. En quoi les principes de politique extérieure énoncés ici marquent-ils à la fois une continuité et un certain changement par rapport à la présidence du général de Gaulle ? 4. Quelles sont les intentions exprimées par le président Pompidou en matière économique et sociale? Comment peut-on les comprendre à la lueur de la situation française et internationale ? Quelles en furent les principales implications ? 5. Comment interpréter les allusions du dernier paragraphe, et en quoi ce message éclaire-t-il le sens que le président Pompidou compte donner à son septennat ?

Le plan est ici un plan linéaire. Si on met à part la première question qui correspond à une introduction, on peut voir que les questions 2 à 5 suivent le plan du texte. La deuxième question correspond au début du deuxième paragraphe, la troisième au milieu du paragraphe — jusqu’«au service de la paix»—, la quatrième à la fin du deuxième paragraphe. La cinquième question se réfère explicitement au dernier paragraphe.

Point méthode

Il faut noter que la distinction entre plan linéaire (qui suit le texte) et plan thématique (qui reprend les thèmes principaux), est souvent très formelle, dans la mesure où nombre de textes sont logiquement ordonnés, c’est-à-dire qu’il y a une idée majeure par paragraphe. Le plan thématique est très utile pour étudier des textes touffus et surtout des documents de nature différente.