Le Peuple de Jules MICHELET, 1846, Flammarion
Essai moral écrit dans un esprit d'apostolat social afin de prêcher la réconciliation nationale autour du culte de la patrie et de la mission de la France.
Michelet commence par peindre la servitude des paysans et des ouvriers dont il plaide la cause, pour en venir à lancer un appel aux bourgeois et aux riches : Le salut de la France et le vôtre, gens riches, c'est que vous n'ayez pas peur du peuple, que vous alliez à lui... (première partie). La deuxième partie traite des vertus du peuple, et la troisième partie de la mission de la France envisagée, selon l'idéal de la Révolution de 1789, comme le ferment de la civilisation.
Avec son idéalisme, sa peur du machinisme, sa vision encore étroite des bouleversements de la civilisation industrielle, Michelet reste étranger aux analyses socialistes de la seconde moitié du XIXe siècle. On retrouvera chez Péguy le même idéalisme militant et la même fidélité à la tradition populaire (Victor-Marie, comte Hugo, L'Argent).
♦ « J'eus en moi, sans nul mélange d'espérance religieuse, un pur sentiment stoïcien. » J. Michelet. ♦ « Tous vos livres sont des actions, comme historien, comme philosophe, comme poète vous gagnez des batailles. Le progrès et la pensée vous compteront parmi leurs héros. Et quel peintre vous êtes ! » Victor Hugo à Michelet, lettre du 14 juillet 1860. ♦ « C'est un charlatan, désarmant les gens en allant à eux et en les engageant par ses louanges ou par les leurs... C’est un plat personnage au fond, comme je l’ai remarqué de tous ceux qui sont enflés. » Sainte-Beuve. ♦ « J’aime cet auteur parce qu ’il est impartial. » Flaubert. ♦ « Emporté soudain par un des plus grands génies qu ’il y ait jamais eu dans le monde, il déborde tout à coup, il fait une œuvre... Quand il suit son temps, il n’est qu’historien. Quand il suit son génie, il est promu mémorialiste et chroniqueur.» Péguy. ♦ «Pour Michelet, l’Histoire est le drame de la lutte entre la liberté et la fatalité. Le Christianisme commence la victoire de la liberté, la Réforme la continue, la Révolution l’achève. » G. Monod. ♦ « Y a-t-il en Europe une autre fantaisie historique comme celle de Michelet ? » Carducci. ♦ « Historien puissant, rempli de visions et d’enthousiasme. » Unamuno. ♦ « Son histoire est un paysage éclairé par des projecteurs. Un tel aspect ne convient pas à tous les nerfs. » Thibaudet.