Le Parti pris des choses de Francis PONGE

• Brève plaquette de textes en prose qui ont qualité de poèmes, proêmes, comme dira le titre d'un recueil ultérieur (1948). • Ils procèdent d'un parti pris de principe : décrire des choses, des objets, des êtres - cageot, bougie, papillon, galet, morceau de viande, huître - en étudiant leur façon d'exister en soi. Pluie, le premier texte, illustre la tension de la volonté du rédacteur vers la saisie, dans leur gratuité, de faits purs. Mais le parti pris des choses se ramène souvent à une simple attention sélective pour les détails négligés ou les réalités dédaignées (Le Cageot a suscité l'ironie de François Mauriac). Il n'exclut pas l'ingéniosité, la recherche d'images et de métaphores, les jeux de mots et les mots d'esprit (cf. La Fin de l'automne, L'Orange). L'auteur donne, et ne s'en cache pas, dans la recherche de symboles (Les Mûres) et dans la tentation de l'apologue (L'Escargot). • Ce sont des poèmes précisément parce qu'il s'agit d'exercices de l'esprit sur le rapport du langage et des choses, où l'écrivain est plus présent que ne le dit le titre.