Le Mur de Jean-Paul SARTRE, 1939, Folio

• Recueil de nouvelles qui développent avec une certaine complaisance réaliste des situations et des comportements extrêmes. • Le Mur Les faits se situent pendant la guerre d'Espagne en 1936. C'est un témoignage sur l'attente du peloton d'exécution apporté par un homme qui lui a échappé. Soumis par les Franquistes, comme ses camarades, à un interrogatoire au sujet d'un Républicain qui a évité la rafle, cet homme déclare, au hasard, qu'il est caché dans le cimetière. Il y était effectivement. Le dénonciateur involontaire a été relâché. • La Chambre. M. et Mme Darbédat voudraient libérer leur fille de la charge de son mari qui est fou. Elle refuse de le placer dans une maison de santé et reste enfermée avec lui, fascinée par l'univers insensé où il est muré, tout en étant consciente de la dégradation inéluctable qui l'attend. • Érostrate. Un détraqué conte son glissement vers des gestes, destructeurs propres à perpétuer son nom comme l'incendie du temple d'Éphèse a fait de celui d'Érostrate. Il a fini par tirer sur un inconnu, s'est enfermé dans les lavabos d'un café, a songé à se suicider et s'est rendu. • Intimité peint les dégoûts et les hésitations d'une femme entre son mari qui est impuissant et son amant. • L'Enfance d'un chef. C'est le récit ironique de l'enfance et des apprentissages d'un garçon de bonne famille, Louis Fleurier, à la recherche de son identité. Après une enfance chargée de tous les fantasmes que la psychanalyse a décrits, ce personnage fragile et perméable aux influences passe par quelques tentations liées aux modes du moment, le surréalisme, l'Action française, et, renchérissant sur les préjugés de son milieu, donne dans l'antisémitisme déclaré. Il se sent désormais sûr de ses droits d'héritier et de chef. • Parce que Sartre valorise les zones d'ombre de l'être, les usages incertains et les échecs de la liberté, ces nouvelles ont contribué autant que La Nausée à sa réputation de romancier de l'angoisse existentielle et de l'absurde.