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Le Mariage de Figaro ou la Folle Journée BEAUMARCHAIS, 1784, Classiques Hachette

• Avec cette comédie d'intrigue en cinq actes et en prose, Beaumarchais a donné une suite au Barbier de Séville et exploité le succès remporté par Figaro. • Rentré au service du comte Almaviva après l'avoir aidé à enlever Rosine au docteur Bartholo, Figaro trouve en son maître un rival inattendu au moment où il s'apprête à épouser Suzanne, la femme de chambre de la comtesse. En effet le comte essaie de séduire Suzanne et de restaurer à ses dépens un ancien droit du seigneur auquel il avait pourtant solennellement renoncé. Figaro, Suzanne et la comtesse s'unissent pour faire échouer ce dessein (II, 1-2). Chérubin, un petit page spirituel et remuant qui aime rôder autour de la comtesse et de Suzanne, se jette étourdiment au travers des entreprises du comte et provoque des incidents cocasses que Figaro achève d'embrouiller (II, 10-21). Pris au piège de la jalousie et furieux d'être joué, le comte décide de se venger en favorisant les vues de Marceline, femme de charge du château, qui prétend se faire épouser par Figaro s'il ne peut lui rendre les 10000 livres qu'il lui a empruntées autrefois. Le tribunal du comte, présidé par Bridoison, condamne Figaro à payer ou épouser (III, 5), mais il se découvre que Marceline est la mère de Figaro et que le docteur Bartholo est son père (III, 16). Pendant ce temps, la comtesse et Suzanne ont imaginé une ruse pour déjouer les plans de l'époux volage et libertin : la comtesse va prendre le costume de Suzanne et aller au rendez-vous que le comte a donné à celle-ci. Le piquant de la situation est de voir Figaro trompé par ce déguisement autant que le comte (V, 3-8), avant que l'imbroglio ne se dénoue dans la joie, mais à la confusion du seigneur pris en faute devant ses vassaux (V, 14-19). • Parmi les anciens personnages du Barbier de Séville, qui bénéficient tous d'un enrichissement psychologique intéressant, Figaro demeure le héros privilégié dont les attitudes et les mots donnent à cette comédie sa portée satirique (III, 5, 15; V, 3,12). Dès la première représentation (retardée trois ans par la censure), Figaro a été applaudi par la société qui allait périr dans la Révolution. Mozart (1756-1791) a tiré un opéra-comique de la pièce de Beaumarchais en 1786.

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