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Le langage et le réel de Merleau-Ponty

Pour Merleau-Ponty, le sens du langage est à rechercher dans le langage lui-même, ce sont les mots qui donnent du sens aux mots. Un langage qui n'aurait pas de sens ne serait plus un langage (le mot langage en informatique n est acceptable que si on se réfère aux informaticiens, non aux ordinateurs).

Problématique

Il y a des zones d'ombre dans le langage, parce qu'il renvoie au réel. On peut faire comme si le langage était le seul à donner du sens, en oubliant la référence au réel. Mais alors apparaît l'opacité essentielle du langage : si le réel est absent, où est le sens ?

Enjeux

Le langage n'est pas seulement un instrument permettant de traduire le réel. Il a une autonomie, en ce sens que les êtres humains, dès leur naissance, découvrent le monde à travers le langage de leurs parents sans qu'ils aient besoin d'un lexique.

Le langage et le réel

Si c'est le rapport latéral du signe au signe qui rend chacun d'eux signifiant, le sens n'apparaît donc qu'à l'intersection et comme dans l'intervalle des mots. Ceci nous interdit de concevoir comme on le fait d'habitude la distinction et l'union du langage et de son sens. On croit le sens transcendant par principe aux signes comme la pensée le serait à des indices sonores ou visuels, - et on le croit immanent aux signes en ceci que chacun d'eux, ayant une fois pour toutes son sens, ne saurait entre lui et nous glisser aucune opacité, ni même nous donner à penser : les signes n'auraient qu'un rôle de monition, ils avertiraient l'auditeur d'avoir à considérer telle de ses pensées. À la vérité, ce n'est pas ainsi que le sens habite la chaîne verbale et pas ainsi qu'il s'en distingue. Si le signe ne veut dire quelque chose qu'en tant qu'il se profile sur les autres signes, son sens est tout engagé dans le langage, la parole joue toujours sur fond de parole, elle n'est jamais qu'un pli dans l'immense tissu du parler.

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