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Le Génie du christianisme ou Beautés de la religion chrétienne de François-René de CHATEAUBRIAND

Le Génie du christianisme ou Beautés de la religion chrétienne de François-René de CHATEAUBRIAND, 1802, G.-F.

• Publié le 14 avril 1802, ce plaidoyer en faveur de la religion chrétienne arrivait au moment où le Premier Consul Bonaparte proclamait solennellement (18 avril) le Concordat qu’il venait de passer avec Rome pour rétablir la paix religieuse en France et mieux asseoir son pouvoir. Aussi Chateaubriand reçut-il un poste de secrétaire d’ambassade à Rome. Toutefois, ultérieurement, il déclara avoir visé plus loin qu’à plaire à Bonaparte : Les idées monarchiques régulières étaient arrivées avec les idées religieuses (Mémoires d’outretombe, XIII). Pour nous, Le Génie du christianisme présente un intérêt moral et littéraire qui dépasse les intentions apologétiques et politiques de Chateaubriand.

• La première partie traite des dogmes chrétiens. Elle offre, à propos de la preuve de l’existence de Dieu par les beautés de la nature, de belles pages où Chateaubriand évoque les paysages de l’Amérique du Nord qu'il a visitée en 1791. La deuxième est consacrée aux épopées chrétiennes, à l’influence du christianisme sur les sentiments, à son rôle dans la mélancolie moderne et le vague des passions (important chapitre servant d’introduction à René), à ses effets sur le sentiment de la nature qu’appauvrissait la mythologie, à la supériorité du merveilleux chrétien sur le merveilleux païen. De la troisième partie, sur les arts et la littérature, méritent d’être retenues les pages sur les églises gothiques, qui contribuèrent à éveiller l’engouement romantique pour l’art du Moyen Âge, et celles sur les harmonies de la religion chrétienne, que suivait Atala, fragment d’épopée déjà publié en 1801.

• Ce livre, où Chateaubriand s’est piqué de détruire l'influence de Voltaire (Mémoires d’outre-tombe, XIII), a exercé une influence morale et artistique durable sur l'époque romantique.

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