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Le Feu, journal d’une escouade d'Henri BARBUSSE

Le Feu, journal d’une escouade d'Henri BARBUSSE, 1916, Flammarion.

• En publiant ce livre en pleine guerre, Barbusse, engagé volontaire malgré son âge, opposait au bourrage de crâne un témoignage vécu sur l’enfer des tranchées, la misère et la mort des poilus. • Il peint la survie quotidienne et les souffrances d’une escouade de fantassins, dont bien peu seront encore vivants à la fin du livre. Cruelle routine des séjours en ligne, corvées, relèves, précaires campements de repos, déceptions et colères, retours au feu, champs bouleversés, villages rasés, bombardements, attaques, entassements des cadavres, disparition des camarades, peur, gaieté, résignation, tout est relaté sans ménagements mais avec une grande pitié pour ces pauvres soldats tirés du peuple et jetés malgré eux dans la guerre avec pour tâche de tuer et de mourir. Pour leur être fidèle, Barbusse respecte leur langage, comme il l’a promis aux copains : Je mettrai les gros mots à leur place, parce que c'est la vérité (ch. XIII). • Au risque de scandaliser à la date où il écrivait, Barbusse a eu le courage de secouer les conventions morales, sociales et patriotiques qui masquent la réalité de la guerre : - Ils te diront, grogna un homme à genoux [...], Mon ami, t’as été un héros admirable! J’veux pas qu'on m'dise ça! Des héros, des espèces de gens extraordinaires, des idoles? Allons donc! On a été des bourreaux. On a fait honnêtement le métier de bourreaux. Un grand espoir pacifiste s'exprime dans le dernier chapitre (XXIV, L'Aube) qui est un appel à l’entente des peuples contre ceux qui les exploitent et les lancent dans la guerre : - Non! être vainqueurs, ce n’est pas le résultat. Ce n’est pas eux (les Allemands) qu'il faut avoir, c’est la guerre.

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