Le Culte du Moi de Maurice BARRÉS
Le Culte du Moi de Maurice BARRÉS, 1888-1889-1891, 10/18, G.-F.
• Trilogie romanesque où Barrés a traduit sa quête d’un idéal et tenté de définir une discipline de vie autour du principe indiqué par le titre : le culte du Moi.
• La première partie, Sous l’œil des Barbares (1888), est présentée comme l’histoire des années d’apprentissage d'un Moi, âme ou esprit. Les faits extérieurs de la vie du héros sont indiqués dans des résumés intitulés Concordance, tandis que sa vie intérieure est traduite dans des épisodes de caractère synthétique et symbolique. Ils figurent l'influence des maîtres qui n’ont su lui enseigner que la détresse d’être avec cet unique conseil : Attachons-nous à l’unique réalité, au Moi; ses expériences sentimentales, d’où il ressort que l’amour n’est qu’une création du Moi ; la tentation de Paris à vingt ans ; le dandysme. Insatisfait de tout, le héros se retire en lui-même comme dans une tour d’où il voit grouiller les Barbares, c'est-à-dire les convaincus, qui ont donné à chaque chose son nom. Au cours d’une soirée d’extase, il choisit la disponibilité dans la lucidité.
• La deuxième partie, Un homme libre (1889), est le journal de cette liberté. Pour mieux rompre avec toutes les obligations, le héros s'installe à la campagne avec un ami qui partage ses principes : Nous ne sommes jamais si heureux que dans l’exaltation. Ce qui augmente beaucoup le plaisir de l’exaltation, c’est de l'analyser. Il faut sentir le plus possible en analysant le plus possible. C’est le début d’exercices spirituels traduits dans le vocabulaire de la mystique chrétienne, mais subordonnés au culte du Moi : Seule félicité digne de moi, ces instants où j’adore un Dieu, que, grâce à ma clairvoyance croissante, je perfectionne chaque jour. Les intercesseurs sollicités sont Benjamin Constant (Adolphe) et Sainte-Beuve (Joseph Delorme, Volupté). Mais c’est la Lorraine, son pays natal, où il découvre l’exemple d'un instinct qui a abouti, le sens du devoir, puis Venise, lieu de méditations sur la beauté, la mort et la vie, qui vont conduire le héros à la pleine conscience de lui-même et à l’adoption de règles pratiques : J’ai renoncé à la solitude; je me suis décidé à bâtir au milieu du siècle, parce qu'il y a un certain nombre d’appétits qui ne peuvent se satisfaire que dans la vie active. À l’abri de quelques restrictions d'un élégant dilettantisme, c’est une assez banale réconciliation avec la vie comme elle va.
• Dans la troisième partie, Le Jardin de Bérénice (1891), le héros, qui reçoit le nom de Philippe, retrouve, au cours d’une campagne électorale en Provence, une ancienne danseuse de café-concert, Bérénice, dit Petite-Secousse. Repliée sur le souvenir d'un amour que la mort a brisé, Bérénice, qui conserve de son enfance le sens du beau et des traditions simples, a réalisé dans son jardin d’Aigues-Mortes, près de la nature, un art de vivre que Philippe envie. Fragile harmonie, car persuadée par celui-ci de se marier pour se libérer du passé, Bérénice meurt de s’être ainsi trahie. Pour protéger sa liberté intérieure des atteintes du monde, Philippe décide de se lancer dans quelque spéculation propre à assurer son indépendance matérielle. • Cette apologie de l’individualisme, qui représente la première tentation de Barrés (Les Déracinés témoignent de son évolution ultérieure), a exercé, à la fin du xixe et au début du xxe siècle, une forte influence qu’ont reconnue par exemple Gide, Mauriac et Malraux.
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