Le citoyen du monde trouve cité à sa mesure dans le STOICISME.
Le citoyen du monde trouve cité à sa mesure dans le STOICISME.
La solitude du sage n'est pas un isolement. À l'opposé de l'épicurien qui vivait caché à l'écart des agitations du monde et d'abord de celles du monde politique, le stoïcien se sent solidaire du monde de la nature et du monde des hommes. Il se vit comme citoyen du monde (cosmopolite) — une expression déjà utilisée par les cyniques mais reprise ici en une direction plus nettement positive. Le stoïcisme est apparu en cette époque dite hellénistique où l'ancien cadre étroit et protecteur de la cité grecque avait disparu au profit des empires et des royaumes de vastes dimensions. Par-delà les lois propres à chaque pays, existe une loi naturelle commune à tous les hommes, qui sont tous également des animaux raisonnables (cette définition de l'homme comme animal raisonnable est stoïcienne). C'est la toute première apparition de l'idée de droit naturel (Cicéron), qui sera bientôt assumée par la pensée chrétienne. Le fait que l'école stoïcienne ait été représentée à la fois par un esclave (Épictète) et par un empereur (Marc Aurèle) est le symbole le plus clair de cette solidarité objective entre tous les êtres pensants, unique dans l'Antiquité. L'empire romain constitua un cadre politique particulièrement bien adapté à cette pensée. Inversement, le stoïcisme fut un rouage important dans l'idéologie impériale. Le monde entier est comme une cité, écrit Marc Aurèle, l'empereur stoïcien. Marc Aurèle fut le seul roi philosophe. S'il y eut dans l'histoire de la philosophie des philosophes qui eurent des fonctions politiques importantes (Boèce, Thomas More, Francis Bacon ont occupé des postes équivalents à celui de premier ministre dans un État moderne), seul Marc Aurèle a eu le pouvoir suprême. Et pas n'importe lequel: empereur de Rome au moment historique de son extension maximale (IIe siècle) ! Et Marc Aurèle n'a pas été un simple sympathisant du stoïcisme: les pensées qu'il a rédigées au jour le jour et qui nous sont connues sous le titre de Pensées pour moi-même sont un chef-d'oeuvre de la littérature philosophique universelle. Elles témoignent d'une grandeur d'âme exceptionnelle.
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