Le Bachelier de Jules VALLÈS
Le Bachelier de Jules VALLÈS, 1881, Le Livre de poche
• C’est la suite de l’histoire de Jacques Vingtras, commencée par Vallès dans L’Enfant. • Le voici à Paris à dix-sept ans, au lendemain de la Révolution de 1848 qui a installé la IIe République. Nanti du Baccalauréat et d’une petite pension versée par son père, il se sent merveilleusement libre. Toutefois, on ne veut pas de lui comme ouvrier d’imprimerie : il a trop d’éducation. Il prend donc son parti de la redingote pauvre et s’installe dans la vie de bohème, mais avec des convictions républicaines. Il suit les cours de Michelet (cf. Le Peuple), manifeste contre leur interdiction, rejoint les étudiants qui se mobilisent contre le coup d’État du prince-président Louis Napoléon, le 2 décembre 1851, mais éprouve une grande déception : Les redingotes ont pris le fusil; les blouses, non! Après un séjour à Nantes, pour se faire oublier, il retourne à Paris à son existence de bachelier miséreux en quête de leçons, d’emplois de répétiteur, de petits travaux de plume. Il revoit sa mère au Puy. Elle est séparée de son père. Elle voudrait le marier afin de le sortir de cette pauvreté qui (lui) lie les mains et peut (lui) aigrir le cœur. Mais il refuse d’épouser la jeune bourgeoise à dot qu’on lui destine, parce qu’elle ne partage pas sa soif de justice. Pour finir, après la mort de son père, il se résigne à mentir à tous ses serments d’insoumis : celui qui voulait brûler les collèges se fait «pion». • On retrouve dans ce roman amer et passionné le mélange d’humour et de lyrisme qui caractérise la manière de Vallès.