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LAVOISIER (ANTOINE-LAURENT DE)

LAVOISIER (ANTOINE-LAURENT DE)

Chimiste français né et mort à Paris (1743-1794). Auditeur assidu de Jussieu, il suivit des cours d’astronomie et de chimie. À 23 ans, il obtint le prix de F Académie des sciences (Mémoire sur le meilleur système d’éclairage de Paris) qui l’accueillit parmi les siens deux ans plus tard (1768). On le reconnaît comme un des créateurs de la chimie moderne et de la physiologie. Titulaire d’une charge de fermier général en 1779, il fut nommé inspecteur des poudres et salpêtres par Turgot et installa son laboratoire à l’Arsenal. Il fut aussi secrétaire à la Trésorerie (1791). Lorsque, le 23 novembre 1793, la Convention décréta l’arrestation des fermiers généraux, il se constitua prisonnier. Malgré sa renommée et ses titres, il fut traduit devant le Tribunal révolutionnaire, condamné à mort et guillotiné le 8 mai 1794. Le jour de son exécution, il demanda vainement un délai de quelques jours afin d’achever des travaux en cours. On lui doit la découverte de la composition de l’air, puis celle du rôle de l’oxygène dans la combustion et dans la respiration animale. En collaboration avec Meusnier, il réalisa la décomposition et la synthèse de l’eau (1785). Avec Guyton de Morveau et Berthollet, il créa une nouvelle nomenclature chimique (1787). Il étudia aussi l’oxydation des métaux et fit avec Laplace, en physique, les premières mesures calorimétriques. Il a laissé de nombreuses études.

LAVOISIER Antoine Laurent. Savant français. Né et mort à Paris (26 août 1743-8 mai 1794). Fils d’un avocat au Parlement, il appartenait à une famille de grands commerçants qui jouissaient d’une fortune considérable. Élève du collège Mazarin, il fit de brillantes études littéraires, mais affirma bientôt sa prédilection pour la physique, la chimie et les sciences naturelles. Sa curiosité était d’ailleurs infatigable. Jeune savant, il s’occupait aussi bien de la préparation d’un atlas minéralogique que des problèmes posés par le tonnerre et l’aurore boréale, que de l’analyse des gypses de la région parisienne et, en 1766, à l’âge de vingt-trois ans, il remportait, avec son Mémoire sur le meilleur système d’éclairage de Paris, le prix d’un concours ouvert par l’Académie des Sciences. Celle-ci, deux ans plus tard, allait l’appeler Parmi ses membres : il avait vingt-cinq ans ! Il est vrai qu’il n’eut d’abord que le titre d’adjoint-chimiste et ne devint membre associé qu’en 1772 et pensionnaire qu’en 1778. Pendant plusieurs années, il se contenta de publier des rapports sur les matières les plus diverses — v. Mémoires de chimie (1770-84) — puis, en 1775, il procéda à ses expériences décisives sur la calcination des métaux et la combustion des corps en général, aboutissant à la découverte de l’oxygène. La même année, la publication, sous le titre d'Opuscules chimiques, d’un recueil de ses nombreux mémoires isolés contribuait à ruiner l’ancienne chimie dans ses fondements mêmes. En marge de ses travaux scientifiques, Lavoisier poursuivait une carrière d’administrateur : adjoint au fermier général Baudon dès 1766, il devint lui-même titulaire d’une ferme en 1769, ce qui lui permit d’augmenter la fortune paternelle, qu’il mettait d’ailleurs au service des chercheurs de l’époque, assurant l’existence de plusieurs jeunes savants et laissant la disposition de son laboratoire de l’Arsenal, remarquablement équipé, à des confrères tels que Berthollet, Vauquelin, etc. Nommé par Turgot régisseur des poudres et salpêtres (1775), Lavoisier s’intéressait également aux problèmes d’économie politique et il prit d’importantes initiatives pour la modernisation du vieux corps monarchique : c’est lui, en 1786, qui avait obtenu la suppression du droit de péage dit « droit de pied fourchu », prélevé sur les Juifs dans différentes villes de province; c’est lui encore, un an plus tard, qui imagina, pour lutter contre les fraudeurs des droits d’entrée, d’entourer Paris d’une muraille d’octroi — la mesure fut d’ailleurs fort impopulaire. Il contribua de même à l’abolition du privilège des salpêtriers qui permettait à ces derniers de bouleverser, sans indemnité aux occupants, toute maison où ils espéraient trouver du salpêtre. Lorsque la Révolution commença, Lavoisier venait d’achever deux de ses plus grandes entreprises scientifiques : il avait publié sa Méthode de nomenclature chimique (1787) puis son Traité élémentaire de chimie (1789). Il assistait au mouvement des idées sans trouble, et même avec sympathie. D’esprit libéral, il siégeait depuis 1787 à l’Assemblée provinciale de l’Orléanais, et y avait réclamé des réformes hardies : l’abolition de la corvée, une réglementation plus rationnelle du commerce et même l’institution d’une caisse d’assurance-vieillesse pour les classes pauvres. Rendant d’ailleurs nommage à son intégrité reconnue par tous, l’Assemblée constituante, en 1791, nomma Lavoisier secrétaire de la Trésorerie et il proposa aussitôt un nouveau mode de perception des impôts dans son traité intitulé : De la richesse territoriale du royaume de France. Quant à la résiliation du bail des fermiers généraux, décidée le 20 mars 1791, elle ne paraissait pas constituer pour le savant une menace personnelle. Mais Lavoisier était immensément riche et, bien qu’il ait toujours mis sa fortune au service, soit de la science, soit de la collectivité sociale elle-même — ainsi en 1788, lorsque les villes de Blois et de Romorantin, menacées de disette, manquèrent de fonds pour nourrir leurs nombreux indigents, il leur consentit une avance de vingt mille francs sans fixer de date pour le remboursement — il devait susciter des jalousies en face desquelles, en temps révolutionnaire, sa renommée mondiale de savant était sans valeur. Au lendemain du 10 août 1792, Lavoisier jugea prudent d’abandonner son domicile de l’Arsenal. D’ailleurs l’Académie des Sciences elle-même devenait la victime de la frénésie jacobine et, dès la fin du mois de novembre 1792, un décret lui interdisait de siéger jusqu’à nouvel ordre. Lavoisier multiplia vainement les efforts pour sauver l’institution dont il avait été élu directeur en 1785 : le 8 août 1793, la Convention décidait la suppression de toutes les académies et sociétés littéraires ou scientifiques. Le 24 novembre suivant, tous les anciens fermiers généraux étaient décrétés d’arrestation. Lavoisier put se cacher pendant quelques jours dans un asile que lui avait préparé l’ancien concierge de l’Académie, mais, lorsqu’il apprit que vingt-huit de ses anciens collègues étaient déjà arrêtés, le savant, ne voulant pas exposer plus longtemps son hôte à un grave danger, alors que sévissaient les délateurs, décida d’aller se constituer prisonnier (28 novembre). Le 5 floréal an II un long réquisitoire était déposé sur le bureau de l’Assemblée, tendant au renvoi de tous les anciens fermiers devant le Tribunal révolutionnaire. Le 19 floréal (8 mai), Lavoisier et ses collègues, après un simulacre de jugement, étaient condamnés à mort et, le jour même, envoyés à l’échafaud. En 1805 parurent les Mémoires de physique et de chimie. De 1860 à 1864, le gouvernement de Napoléon III fit éditer aux frais de l’Etat les Œuvres complètes du savant — v. également Les Théories atomiques .




LAVOISIER, Antoine Laurent de (Paris, 1743-id., 1794). Chimiste français, il fut l'un des créateurs de la chimie moderne. Riche fermier général, il fut nommé en 1775 régisseur des poudres et des salpêtres et installa son laboratoire à l'Arse-nal qui devint un centre scientifique réputé à travers l'Europe. Arrêté le 24 novembre 1793 avec les autres fermiers généraux, il fut condamné sommairement par le Tribunal révolutionnaire, ainsi que ses anciens collègues et guillotiné sur la place de la Révolution pour « complot contre le peuple français ». Après avoir découvert la composition de l'eau (1783), Lavoisier réalisa avec Meusnier, un autre savant, élève de Monge, une célèbre expérience ( 1785) devant la classe de chimie de l'Académie des sciences, au cours de laquelle furent réalisées la décomposition et la synthèse de l'eau démontrant définitivement que l'eau n'était pas un corps simple mais composé d'hydrogène et d'oxygène. La multiplication de ses expériences imposa la révision de toute la nomenclature chimique, restée jusqu'ici assez vague. Avec Berthollet et Fourcroy, Lavoisier entreprit la rédaction de la Méthode de nomenclature chimique parue en 1787. Il s'intéressa aussi, à travers ses expérimentations, aux fonctions de l'organisme animal et expliqua le fonctionnement de la respiration. Voir Ferme générale.

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