Lavigerie, Charles Martial (Bayonne 1825 - Alger 1892) ; évêque français.

Lavigerie, Charles Martial (Bayonne 1825 - Alger 1892) ; évêque français. Né dans une famille de fonctionnaires, il poursuit ses études à Paris, au séminaire Saint-Nicolas-du-Chardonneret dirigé par l'abbé Dupanloup, puis à Saint-Sulpice ; il est ordonné prêtre en 1849. Il poursuit d'abord une carrière d'enseignant, comme professeur à l'École des Carmes (1850), puis à la faculté de théologie de la Sorbonne (1853). Directeur de l'oeuvre des écoles d'Orient (1857), il accomplit en 1860 un important voyage au Liban. Nommé auditeur français du tribunal de la Rote (1861), il demeure à Rome jusqu'à son élection sur le siège de Nancy (1863) ; il est quatre ans plus tard transféré à la tête du diocèse d'Alger qu'il dirigera pendant un quart de siècle (1867-1892). C'est là qu'il fonde en 1868 la nouvelle congrégation des Missionnaires d'Afrique, ou « pères blancs », ainsi que les « soeurs blanches » ( 1869), qui étendent dans les décennies suivantes leurs activités missionnaires à l'ensemble de l'Afrique noire. Il mène à partir de 1888 une vigoureuse campagne publique contre l'esclavage. Promu cardinal, archevêque de Carthage et primat d'Afrique par Léon XIII en 1882, L. attache son nom à la politique de ralliement des catholiques français aux institutions républicaines préconisée par Léon XIII. Le retentissant toast d'Alger (12 nov. 1890) de L. aux officiers de la marine française, loin d'être désavoué par le pape, est confirmé par l'encyclique Au milieu des sollicitudes (20 févr. 1892) qui recommande l'adhésion des catholiques au régime légal en vue de sa transformation dans un sens chrétien. Sa prise de position divise profondément les milieux catholiques. Décédé à Alger le 26 novembre 1892, L. est inhumé à Carthage ; son corps est transféré en 1964 à Rome. Bibliographie: X. de Montclos, Lavigerie, le Saint-Siège et l'Église, 1965 ; Le Toast d'Alger, 1966 ; E. Lamy, Lavigerie, 1992.