L’Avare de MOLIÈRE
L’Avare de MOLIÈRE, 1668, Classiques Hachette
• Comédie en cinq actes et en prose inspirée de La Marmite de Plaute (v. 195 av. J.-C.). • Molière a transporté l’action à son époque. Le personnage principal est un bourgeois avare, Harpagon, qui tyrannise sa maison et contrarie les amours de ses enfants. Son fils Géante aime Mariane; sa fille Élise aime Valère qui s’est fait intendant pour l’approcher; mais Harpagon a décidé de donner sa fille à Anselme qui la prend sans dot, de faire épouser à Géante une riche veuve, et d’épouser lui-même Mariane auprès de qui Frosine, femme d’intrigue, s’emploie à le servir. L’essentiel du comique tient au caractère d’Harpagon qui vit dans la hantise de la dépense et du vol, et pratique secrètement l’usure. Ainsi, Géante, condamné à emprunter par la ladrerie paternelle, se trouve tout à coup avoir affaire à son père (II, 1-2). Un autre épisode très connu est la scène où Harpagon, obligé d’offrir un souper en l’honneur de Mariane, donne ses ordres à ses valets et à son cuisinier-cocher Maître Jacques, et où Valère vient, pour le flatter, renchérir sur ses principes d'économie (III, 1). L’imbroglio se dénoue lorsque La Flèche, valet de Géante, dérobe la précieuse cassette d’Harpagon (IV, fin), et que Valère, accusé de vol par Maître Jacques, avoue sur un quiproquo son amour pour Élise et se révèle être le frère de Mariane et le fils d’Anselme. Ce dernier s’efface au profit de Valère tandis que Géante obtient, contre restitution de la cassette, l’assentiment de son père à ses amours (V). • L’Avare est une farce pleine de gags qui viennent de la tradition théâtrale. Cependant, Molière, dépassant la satire de l’avarice, y peint les pouvoirs et les effets de l’argent dans la famille et la société d’une façon qui rend complexe l’intérêt de la pièce.