Databac

L’Annonce faite à Marie de Paul CLAUDEL

L’Annonce faite à Marie de Paul CLAUDEL, 1912, Folio

• Mystère chrétien en un prologue et quatre actes, en prose rythmée, publié et représenté en 1912. Il procède de la refonte d'un drame antérieur, La Jeune Fille Violaine. Claudel l’a de nouveau remanié pour la scène en 1948. • Dans l’atmosphère mystique du Moyen Age, c’est la peinture d’une destinée de sainte en qui vient s’incarner l’Esprit. À Combernon, sur le fief paternel, Violaine vit dans la pureté et la paix : Je suis Violaine, j’ai dix-huit ans, mon père s'appelle Anne Vercors, ma mère s'appelle Élisabeth. Ma sœur s’appelle Mara, mon fiancé s'appelle Jacques. Voilà, c’est fini, il n'y a plus rien à savoir. Tout est parfaitement clair, tout est réglé d'avance et je suis très contente. (Prologue) Mais elle va être arrachée à ce bonheur tout tracé pour connaître le destin des élus de Dieu. • Au prologue, le bâtisseur d’églises Pierre de Craon, qui aime Violaine, lui révèle qu'il est atteint de la lèpre. Par charité, Violaine donne un baiser à cet homme qui souffre. Mais sa sœur Mara a surpris ce geste, et, après le départ d’Anne Vercors pour la Terre sainte (acte I), elle dénonce Violaine à Jacques par jalousie. À l’acte II, Jacques n’a tout d’abord pas cessé de croire en sa fiancée, mais celle-ci lui déclare qu’elle ne peut nouer avec lui qu'un mariage spirituel, car elle a contracté la lèpre. Il s'écarte, et Violaine, revêtue de l’habit des lépreux, quitte Combernon. L’acte III se déroule huit ans plus tard, dans la grotte où s’est retirée Violaine que son mal a rendue aveugle. C’est le soir de Noël. Mara, qui a épousé Jacques, vient de voir mourir son enfant; elle l’apporte à Violaine dans l’espoir d’un miracle. Au terme d’une nuit de prières, la petite fille revit, et ses yeux sont devenus bleus comme l’étaient ceux de Violaine. À l’acte IV, un an plus tard, Pierre de Craon rapporte à Combernon Violaine mourante qu’il a trouvée ensevelie dans une sablière de la forêt. Jacques conçoit des soupçons sur Mara, mais Violaine lui demande de pardonner et de soumettre sa vie et son travail à Dieu. Anne Vercors ne revient que pour enterrer sa fille et, à l'heure de l’angélus qui commémore l’annonce faite par l’ange à Marie, premier mystère chrétien, à l’origine de tous les autres et source de notre rédemption, elle ne pourra que méditer sur son destin : Est-ce que le but de la vie est de vivre? [...] Il n’est pas de vivre, mais de mourir, et non point de charpenter la croix mais d'y monter, et de donner ce que nous avons en riant! • Cette pièce constitue l'expression la plus connue du mysticisme de Claudel.

Liens utiles