LAMARTINE Alphonse de
AMARTINE Alphonse de 1790-1869
Aîné de six enfants, le jeune Alphonse qui est né à Mâcon, rêve, sitôt terminées ses études, d'entrer dans la diplomatie ou à l'armée. Il attend pourtant la Restauration — royalisme familial oblige — pour rejoindre la garde du roi. Mais, soldat, il s'ennuie et démissionne. Il se faufile dans la Carrière, se marie, publie ses premiers poèmes (Méditations). Il a 30 ans. En poste à Florence, il peste contre la lenteur de son avancement, fait des vers: Nouvelles Méditations, La Mort de Socrate (1823), Le Dernier Chant du Pèlerinage d'Harold, Harmonies poétiques et religieuses (1830) et des enfants (deux, qui mourront en bas âge), est élu à l'Académie française et s'ennuie. 1830, c'est l'occasion. Il se lance en politique. Battu aux élections de 1831, il est élu député en 1833, et le restera, quoique de différentes circonscriptions, jusqu'au coup d'état de Napoléon III, en 1851. Il publie encore Jocelyn (1836), La Chute d'un Ange (1838), Recueillements (1839), avant d'abandonner pour longtemps la poésie. De fait son rôle politique ne cesse d'augmenter et en 1848, c'est lui qui, dans la pratique, dirige le gouvernement provisoire. Mis à l'écart, criblé de dettes — étouffé financièrement par les pensions qu'il verse à ses soeurs pour compenser le fait que, seul mâle de la famille, il en a hérité tous les biens immobiliers et les terres, lesquels, soit dit par parenthèse, ne rapportent rien —, il s'adonne à la littérature alimentaire d'où émergent ses derniers vers: Le Désert, La Vigne et la Maison. Il meurt, un 28 février. Lamartine, bien sûr, c'est le Lac:
«O temps, suspend ton vol! Et vous heures propices suspendez votre cours...»
C'est aussi beaucoup de mauvais vers; on lui a bien reproché, d'ailleurs, ses «excès de licences» et, le jugement est de Sainte-Beuve, son «grand manque de soin». En fait, mal à l'aise partout dans sa vie, Lamartine l'est aussi dans sa poésie; Rimbaud* a vu juste en disant que peu de poètes avaient été autant que lui gênés par «la forme vieille». Il est vrai que pour boucler son compte de pieds, Lamartine ne recule devant rien: contorsions, fautes de grammaire, inversions invraisemblables. On se doute que la poésie n'y trouve pas, elle, son compte. Il est dommage qu'il n'ait pas su se donner plus de liberté car ses derniers poèmes, plus harmonieux, plus dépouillés évoquent un peu ce qui va suivre. Flaubert disait qu'il ne resterait pas de lui de quoi faire un demi-volume de pièces détachées. Un demi-volume? Tout dépend de la taille du volume.
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