L’Aîné des Ferchaux de Georges SIMENON
L’Aîné des Ferchaux de Georges SIMENON, 1945, Folio
• Ce roman ne comporte ni énigme criminelle, ni enquête policière. Simenon le présente, dans une note initiale, comme un récit en marge de l'Affaire Ferchaux, une affaire politico-financière fictive des années 1934-1935. • Partis de rien, les frères Ferchaux ont fait fortune dans le commerce colonial au Congo et en Oubangui par des procédés que met en cause un administrateur. Dieudonné, l’aîné, est en particulier accusé d’avoir tué trois porteurs noirs. En Afrique, où il est resté par goût, tandis que son cadet, Émile, s’installait à Paris dès 1915 pour gérer les sociétés Ferchaux, il est devenu un personnage légendaire, le Satrape de l’Oubangui. Simenon s’attache à la destinée de ce vieil aventurier à partir du moment où il rentre en France pour se défendre. L’aîné des Ferchaux engage alors par hasard comme secrétaire un jeune homme de vingt ans, Michel Maudet, un garçon impatient et sans scrupules, en quête d’une chance de réussite facile. Celui-ci est fasciné par l’homme de l’Oubangui, qui le prend en affection parce qu'il reconnaît en lui ce qu'il était à vingt ans, tout en mesurant sa médiocrité. Michel sert le vieil homme avec zèle. Lorsqu’un mandat d'arrêt est lancé contre lui, il abandonne sa femme Lina pour le suivre dans sa fuite à l’étranger. Les deux fugitifs échouent au Panama. Dieudonné, dont la santé décline, a perdu sa combativité et se raccroche à son secrétaire. Michel Maudet, qui rêve de luxe, s’impatiente à la pensée de l’argent que détient encore son patron. Il finit par l’assassiner pour le voler, et rejoint une riche Américaine dont il a été le caprice lors d’une escale. • L’intérêt de ce roman réside dans la conduite dramatique du récit et dans l’étude psychologique des personnages principaux.