LAÏCISME - LAÏCITÉ
- LAÏCISME. n.m. Attitude, doctrine et mode d'action politiques qui s'opposent aux institutions religieuses (en particulier à l’Église). L'État y est tenu pour la référence et l'autorité suprêmes.
- LAÏCITÉ, n.f. ♦ 1° Au sens premier, un laïc est une personne qui n'appartient pas au clergé. La laïcité correspond alors à ce qui ne fait pas partie du religieux ou du sacré ; c'est le niveau du politique au sens strict, n'excluant pas un niveau supérieur. ♦ 2° Depuis la fin du xviiie siècle, et surtout depuis le début du XXe, le mot « laïc » (plus souvent écrit « laïque ») est revendiqué par certains courants politiques qui s'opposent à la religion, surtout à l’Église. En réalité, il ne s'agit plus de laïcité, mais de laïcisme ; le terme « laïcité » doit garder son sens précis, selon lequel elle correspond au niveau profane, neutre (sens 1° ci-dessus).
- laïcité, caractère de ce qui n'est ni ecclésiastique ni religieux. — Le principe de la laïcité est la séparation du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel (politique ou administratif), et en particulier l'exclusion des Eglises de l'organisation de l'enseignement. La profondeur du pouvoir spirituel n'en ressort que davantage lorsqu'on y subordonne librement son esprit. Le principe de la laïcité de l'enseignement, qui avait été établi par Jules Ferry, a été remis en question par la loi du 31 décembre 1959, instituée par un gouvernement qui accorde le soutien de l'Etat à certains établissements privés religieux. Cette initiative, qui rompt avec le principe de la liberté de l'enseignement, se justifie, d'un point de vue économique, par le grand nombre des élèves et le petit nombre des écoles et des maîtres. La mesure s'inscrit donc dans un programme de planification scolaire qui vise à faire bénéficier les élèves des locaux et des professeurs existants. Toutefois, le contrat que passent les écoles privées avec le gouvernement exigerait une réciprocité qui n'existe pas : l'Etat subventionne ces écoles, qui n'en gardent pas moins leur « enseignement propre ». Il s'agit donc, en vérité, d'un programme politique rétrograde plutôt que d'un programme économique d'avant-garde. Le principe de la liberté de l'enseignement requiert que les élèves puissent choisir librement leurs propres valeurs, au terme d'une culture humaniste qui tient elle-même son autorité spirituelle de ce qu'elle s'élève précisément au-dessus des partis pris politiques ou religieux.