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LACRETELLE Jacques de

LACRETELLE Jacques de
1888-1985
Romancier né dans le Maçonnais. L’œuvre la plus attachante de Lacretelle reste le roman Silbermann (1922), complété en 1930 par Le Retour de Silbermann. En fait, il s’agit de deux œuvres bien différentes, par le genre même qu’elles illustrent l’une et l’autre avec un égal éclat (le portrait d’un être vivant ; et l’essai sous forme de « roman »). Dans le premier de ces deux livres, un jeune homme de religion israélite, intelligent et d’une sensibilité vive, est en butte à ses camarades qui le martyrisent et le haïssent, sans raisons valables. Ces raisons, le deuxième roman se propose de les observer; et c’est désormais le juif « en soi » qui nous est présenté, avec ses dons traditionnels et ses tares, liées à la fatalité de sa nature, etc. Fin bien décevante d’un ensemble romanesque commencé sous le signe de la plus chaleureuse compréhension. Parmi les œuvres ultérieures (très nombreuses) se détache un essai : Portraits d’autrefois, figures d’aujourd’hui (1973).


LACRETELLE Jacques de. Romancier français. Né le 14 juillet 1888 à Cormatin (Saône-et-Loire) dans une famille d’historiens, dont deux membres appartinrent jadis à l’Académie Française. Fils de diplomate, il entreprend, dès l’âge de dix ans, de nombreux voyages, activités dont il ne se lassera pas au cours de sa vie et qui sont souvent à la source de ses inspirations romanesques. Après avoir fait des études au Lycée Jeanson-de-Sailly, puis à Cambridge, il publie La Vie inquiète de Jean Hermelin (1920) qui est un peu le reflet de sa jeunesse passée dans un climat social conformiste et traditionaliste. Il sent croître sa vocation d’écrivain, rencontre Anatole France et Marcel Proust et il écrit Silbermann (1922), histoire de la persécution d’un jeune juif par ses camarades de lycée catholique. Ce livre obtint le Prix Femina et remporta un grand succès. Cependant, Jacques de Lacretelle collabore à différentes revues, notamment La Nouvelle Revue Française. Il voyage en Grèce, en Italie et en Espagne. Jacques de Lacretelle publie toute une série de romans et de récits dans lesquels il se montre un analyste de la famille de Balzac et de Flaubert : La Bonifas (1925), L’Ame cachée (1929), et surtout L'Amour nuptial (1930), qui obtient le Grand Prix du Roman de l’Académie Française. Après La Monnaie de plomb (1929) et Le Retour de Silbermann (1930), il publie en quatre volumes Les Hauts Ponts (1932-35), qui est à la fois une étude historique et un essai psychologique sur une famille vendéenne. Après la Seconde Guerre mondiale, il écrit moins de romans — La Longue nuit (1945), sur l’occupation allemande, Deux Cœurs simples (1953), le Pour et le Contre (1946) — mais beaucoup plus d’études et de récits de voyages : les unes sur Racine en 1949 et en 1970 (son épouse est une descendante du dramaturge), les autres sur ses séjours en Grèce : Le Demi-Dieu ou le voyage en Grèce (1944), La Grèce que j’aime (1960), et des études d’histoire littéraire : La Galerie des amants (1963), L’Amour sur la place (1964), Portraits d’autrefois, figures d’aujourd’hui (1973). Son style simple, la finesse de ses analyses donnent aux romans et aux essais de Jacques de Lacretelle une allure classique, que tempèrent la tristesse et la mélancolie de leur ton.