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LABRIOLA Antonio. Philosophe italien

LABRIOLA Antonio. Philosophe italien. Né à Cassino (Latium) le 2 juillet 1843, mort à Rome le 2 février 1904. Il étudia la philosophie à l'Université de Naples. Après avoir publié une thèse sur La Doctrine de Socrate d'après Xénophon, Platon et Aristote [1871], il fut nommé, en 1873, professeur à la chaire de philosophie morale et de pédagogie à Rome. Ce théoricien politique y passa peu à peu à l'action : il joua un rôle important au congrès socialiste de Halle (1890), et contribua largement à la constitution d'un parti socialiste en Italie (1892). Mais il se heurta bientôt à l'incompréhension de certains dirigeants et rentra dans la vie privée, pour se consacrer de nouveau à la philosophie et au professorat, qu'il exerça jusqu'à sa mort. Labriola s'intéressa principalement aux problèmes de la philosophie de l'histoire et de la liberté psychologique et morale; dans ses premiers ouvrages, par exemple De la liberté morale [1873] ou De l'enseignement de l'histoire [ 1876], son orientation est déjà bien nette. C'est au contact d'événements sociaux et de certains courants philosophiques étrangers — allemands, notamment — étudiés attentivement, que Labriola modifia la doctrine hégélienne de la philosophie de l'histoire. Il lui sembla que seul le prolétariat pouvait résoudre les grands problèmes qui se poseraient pour la vie italienne et, converti au socialisme dans son for intérieur, il se mit à étudier à fond Marx et Engels. Le matérialisme lui parut répondre à toutes les questions — Les Problèmes de la philosophie de l'histoire [1887] — et l'orienta vers l'action pratique. Lorsqu'i1 se retira de la politique militante, Labriola se consacra à la diffusion de sa doctrine, le matérialisme historique, par des cours, des conférences, des articles et surtout ses Essais sur la conception matérialiste de l'histoire — v. En mémoire du manifeste des communistes. C'est de la première partie de cet ouvrage que vient la réputation de marxiste que l'on fit à Labriola. En fait, sa position était critique et non dogmatique; rejetant la doctrine dite « des facteurs », prédominante en Italie, il repensa entièrement les théories de Marx qu'il appliqua surtout à l'interprétation de l'histoire. Par son enseignement, qu'il considérait comme un devoir civique, il exerça une influence importante sur la culture italienne. ? « L'oeuvre de M. Labriola a sa place marquée dans les bibliothèques à côté des livres classiques de Marx et d'Engels. » Georges Sorel.

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