La rupture sociale de l’art moderne
- (4) La rupture sociale de l’art moderne.
De manière très nette, à la fin du XIXe siècle, l'art le plus novateur s'est tout d'abord soustrait aux contraintes du goût majoritaire. On a assisté à une dissociation entre l'esthétique que cherchaient à produire les artistes et celle qu'était prêt à consommer le public de leur temps. L'art va délibérément à contre-courant de l'idéologie et du goût dominant. Manet et Wagner font scandale, Van Gogh sombre dans l'indifférence. Mallarmé ne tire des lecteurs qu'un sourire de commisération. Baudelaire et Flaubert sont traînés la même année devant les tribunaux bourgeois qui montrent là un grand sens littéraire d'avoir su saisir, dans la production de 1857, les deux grandes oeuvres qui, l'une dans le domaine de la poésie — Les Fleurs du Mal — l'autre dans le domaine du roman — Madame Bovary — révèlent l'envers véritable de la société bourgeoise.
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- Le XIXe siècle par Bernard DorivalConservateur du Musée national d'Art moderne,