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La Rocque, François de (Lorient 1885-Croissy 1946) ; homme politique français.

La Rocque, François de (Lorient 1885-Croissy 1946) ; homme politique français.

Le comte de L. sort de Saint-Cyr en 1907, sert au Maroc, sur le front en 1914, à l'état-major de Foch, à nouveau au Maroc. Prenant une retraite anticipée, comme lieutenant-colonel de réserve, il entre à la Compagnie générale d'électricité d'Ernest Mercier, dont l'appui et celui du parfumeur François Coty le propulsent en 1931 à la présidence des Croix-de-Feu. Il transforme cette association d'anciens combattants en ligue politique appuyant la droite parlementaire, et l'ouvre à tous les citoyens en 1933. La ligue, qui compte alors 100 000 membres, manifeste dans un ordre impressionnant le 6 février 1934, mais se tient loin de l'émeute ; dans les mois qui suivent, elle attire des dizaines de milliers de personnes. Lorsque les ligues sont dissoutes, en 1936, « le colonel » la transforme en parti social français, débarrassé de ses éléments activistes et fort d'un million d'adhérents, en vue des élections prévues en 1940. Sous Vichy, L., maréchaliste et résistant, se lie aux services secrets anglais. Arrêté par l'occupant, déporté en 1943, il meurt peu après la Libération. Loin du meneur fasciste dénoncé par la gauche, il apparaît comme un conservateur catholique et patriote, haï par les vrais fascistes pour son légalisme, favorable à un certain renforcement de l'exécutif et à la limitation du droit de grève, paternaliste en matière sociale, proche de l'esprit scout. Sa prestance et la confiance qu'il inspirait ont pallié le caractère un peu court de ses idées, exprimées en 1934 dans un livre, Service public.

LA ROCQUE, François, comte de (Lorient, 1885-Paris, 1946). Officier et homme politique français. Après avoir fait une brillante carrière militaire, il décida de se consacrer à la politique en 1928. Élu président de la ligue des Croix-de-Feu, il transforma cette organisation d'anciens combattants en ligue d'extrême droite. Ses troupes manifestèrent dans la rue le 6 février 1934 contre le Parlement, sans se mêler aux émeutiers, ce qui valut au chef des Croix-de-Feu la rancune tenace de Maurras et et de l'Action française mais aussi des dirigeants des autres ligues ; néanmoins il refusa un coup de force contre le régime. Après la dissolution des ligues par le gouvernement du Front populaire (1936), il créa le Parti social français (PSF), préconisant la création légale d'un régime fort mais refusant toute alliance avec le parti fasciste de Jacques Doriot (PPF, Parti populaire français). Après s'être rallié à Pétain en 1940, il refusa la politique de collaboration, participa à la Résistance, fut arrêté et déporté en Allemagne. Voir Vichy (Gouvernement de).

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