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La mémoire - Bergson

La mémoire, comme nous avons essayé de le prouver, n’est pas une faculté de classer des souvenirs dans un tiroir ou de les inscrire sur un registre. Il n’y a pas de registre, pas de tiroir, il n’y a même pas ici, à proprement parler, une faculté, car une faculté s’exerce par intermittences, quand elle veut ou quand elle peut, tandis que l’amoncellement du passé sur le passé se poursuit sans trêve. En réalité, le passé se conserve de lui-même, automatiquement. Tout entier, sans doute, il nous suit à tout instant : ce que nous avons senti, pensé, voulu depuis notre première enfance est là, penché sur le présent qui va s’y joindre, pressant contre la porte de la conscience qui voudrait le laisser dehors. Le mécanisme cérébral est précisément fait pour en refouler la presque totalité dans l’inconscient et pour n’introduire dans la conscience que ce qui est de nature à éclairer la situation présente, à aider l’action qui se prépare, à donner enfin un travail utile.

Bergson.

Parties du programme abordées : - La conscience. - L'inconscient. - La mémoire. - Le temps.

Analyse du sujet : Un texte célèbre et très clair où Bergson analyse la conservation totale du passé dans la mémoire et l'importance des mécanismes d'oubli relatif en vue de l'action.

Conseils pratiques : Montrez bien comment Bergson souligne à la fois la conservation intégrale et non ordonnée du passé dans la mémoire, et le processus de refoulement dans l'inconscient de sa quasi-totalité. Mais cet oubli, condition de la vie, ne fait pas disparaître complètement le passé.

Bibliographie : Bergson, Matière et mémoire, PUF.

Proust, Du côté de chez Swann, I, Combray, Gallimard, Folio. Difficulté du sujet : *

Nature du sujet : classique.

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