La liberté (synthèse)
La liberté
C’est un chapitre immense qui croise de très nombreuses notions du programme et est impliqué dans d’innombrables sujets. N’oubliez jamais qu’un notion peut être impliquée dans un sujet alors que le mot n’est pas prononcé. Par exemple « Suis-je l’esclave de mes désirs ? » est un sujet sur la liberté . » L’homme peut-il maîtriser son histoire ? » aussi etc… La liberté peut être abordée sur un plan psychologique, moral, métaphysique ou politique. Sur un plan psychologique, la question est alors celle de la maîtrise de soi et de ses conditions. La liberté morale renvoie au problème de la responsabilité. La liberté métaphysique peut engager une réflexion d’ordre religieux (suis-je le seul auteur de moi-même, ou bien Dieu est-il responsable de ce que je suis ?).La question politique de la liberté renvoie à celle du meilleur système politique. Il ne faut pas confondre ces approches. Toutefois, il est d’établir des ponts entre les différentes conceptions de la liberté.
Les fausses pistes
Le sens commun s’imagine parfois que l’on n’est libre si l’on fait ce que l’on veut. Il est exact en effet que lorsque nos désirs sont contrariés, on ne se sent pas libres! Pourtant la liberté ne peut être définie comme la capacité de faire tout ce que l’on a envie de faire, car le sentiment d’agir librement peut être trompeur. C’est ainsi, nous dit Spinoza, qu’un nourrisson croit peut- être qu’il est libre lorsqu’il réclame son biberon… Mais suivre nos inclinations n’est pas une preuve de liberté. Il est faux, plus généralement, de confondre liberté et absence de contrainte. Car certaines contraintes sont émancipatrices. Le meilleur exemple est fourni par l’éducation, ou encore plus simplement par l’hygiène. Il y a des règles auxquelles nous nous soumettons, volontairement ou pas, et qui sont sources de liberté.
Liberté négative , liberté positive
La liberté est tantôt le pouvoir de dire non, tantôt celui de choisir en pleine connaissance de cause ce que l’on décide de faire. La liberté « négative » consiste à pouvoir refuser ce qui nous est proposé, même si cela va dans le sens de nos intérêts. Descartes nomme « liberté d’indifférence » ce pouvoir d’opter pour ce que l’on veut, même le mal, même le pire, comme par exemple une conduite nocive non seulement pour les autres, mais aussi pour nous-mêmes.. La liberté positive consiste au contraire à pouvoir choisir selon la raison c’est-à-dire ce qui nous semble le plus utile ou le plus juste. Cette seconde forme de liberté, Descartes la nomme « éclairée ». Le problème est le suivant : ces deux formes de liberté semblent se contredire. Si l’on prend le parti de l’une, on renonce à l’autre. Descartes ne connaît pas la « solution » de cette difficulté, mais il nous conseille d’adopter plutôt la liberté éclairée si nous souhaitons être heureux.
La liberté et la loi
Rousseau et Kant ont cherché à dépasser ces « apories » (difficultés insurmontables). Etre libre, pour Rousseau, c’est obéir à la loi que l’on se donne à soi-même. Un peuple est libre dans un système républicain puisque, en obéissant à la loi, le citoyen suit la règle qu’il a lui-même promulguée : « Soumis aux lois, le peuple en doit être l’auteur » écrit Rousseau dans Du contrat social . Etre libre, c’est pouvoir dire « non » (protester contre l’injustice), mais c’est aussi pouvoir instaurer la loi, soit directement, soit par l’intermédiaire de nos représentants (démocratie indirecte). De même, moralement, être libre, c’est être autonome de « auto » (moi-même) et « nomos » la loi. Je suis libre lorsque je décide de suivre la loi, ou la règle, ou l’orientation générale de mon existence, que j’ai choisie moi-même. Etre libre, c’est avoir le choix et faire l’usage que l’on veut d’un tel pouvoir. Mais même si j’en fais un mauvais usage, je suis libre. Nous ne pouvons nous « laver les mains » de nos actes. Globalement, nous sommes responsables de ce que nous sommes. C’est en ce sens que la liberté, parce qu’elle est synonyme de responsabilité, peut être considérée comme un fardeau .« Nous sommes condamnés à être libres » dit Sartre.