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La Légende des Siècles

La Légende des Siècles Victor HUGO, 1859-1877-1883, G.-F. • Hugo, dont l'inspiration a toujours tendu vers le mode épique, a ébauché dès 1846 les premiers poèmes de la future Légende des siècles (Aymerillot, Le Mariage de Roland). L'idée du recueil apparaît à l'époque des Châtiments ; Hugo annonce alors de Petites Épopées. Il en donne une première série en 1859 sous le titre La Légende des Siècles qui laisse prévoir une fresque continue. L'idée directrice de l'oeuvre est la marche de l'humanité vers le progrès et la lumière depuis la première étape, D'Ève à Jésus-Christ, jusqu'au Vingtième Siècle et au-delà, Hors les temps. • La Vision d'où est sorti ce livre n'a paru que dans la deuxième série (1877), mais composée dès 1859 elle définit toute l'entreprise : C'est l'épopée humaine, âpre, immense, écroulée. Hugo n'a pas cessé de travailler à La Légende des Siècles jusqu'à la fin de sa vie, décidant en 1883 une édition définitive où tous les poèmes nouveaux ou déjà publiés sont reclassés en fonction de la progression de l'homme vers la lumière. Le pittoresque et le merveilleux (C'est de l'histoire écoutée aux portes de la légende) l'emportent dans certaines parties (Le Cycle héroïque chrétien, Les Chevaliers errants, Les Trônes d'Orient) D'autres donnent son orientation philosophique au recueil (Le Satyre, Pleine mer, Plein ciel). La vision du progrès terrestre se double de celle de la destinée métaphysique de l'humanité depuis sa chute jusqu'à la rédemption, comme dans Ce que dit la bouche d'ombre (Les Contemplations). L'amour dont les humbles gardent le sens (Les Pauvres gens) et la miséricorde (Le Crapaud) ouvrent la voie à ce rachat, L'âme obscure venant en aide à l'âme sombre [...]. • Par la force de son verbe, par son souffle, Hugo anime cette oeuvre grandiose qui passe de loin les autres tentatives du xixe siècle dans le domaine épique (Jocelyn, Poèmes antiques. Poèmes barbares, Les Destinées).

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