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La Jeune Parque de Paul VALÉRY

La Jeune Parque de Paul VALÉRY, 1917, La Pléiade, Poésie/Gallimard.

• Paul Valéry présente ce poème de cinq cent douze vers comme un exercice, où il s’est appliqué à respecter les règles les plus strictes de la poésie dite classique, et même à renchérir sur elles. Le sujet en est le changement d’une conscience pendant la durée d'une nuit (Entretiens avec F. Lefèvre, La Pléiade, I).

• Cette conscience est celle d’une jeune fille qui s’interroge avec stupeur, au sortir du sommeil, sur les songes qui viennent la visiter (vers 1-37). Ces songes traduisent l’éveil de sa chair à la sensualité (vers 38-49). Cette découverte provoque d’abord chez elle la peur de soi et le regret de ce qu'elle était avant cette nuit : Harmonieuse MOI, différente d’un songe [...] (vers 102-132); mais elle y discerne aussi l’ennui et l’attente de ce qui s’est produit (vers 174-184). Un souvenir précis en apporte la preuve (vers 190-202). Sous l’effet de la honte, la tentation de la mort éclate (vers 214-217) -d'où le nom donné à cette héroïne qui cherche à suivre le fil de sa vie et manque de le couper. Mais l’appel du printemps (vers 222-240) et le goût de la découverte (vers 243-279) l’emportent, tout comme le mouvement de la mer à la fin du Cimetière marin (Charmes), et la Jeune Parque, cédant à la vie et à la beauté du monde : Salut! Divinités par la rose et le se/[...] (vers 347), accepte sa chair et se réconcilie avec elle-même (vers 325-512).

• Les vers sont d’une beauté altière dans leur difficulté qui tient au caractère intime et secret que Valéry a voulu conserver à ce discours intérieur, et au mystère même de ce qu'il traduit. Valéry s’en est expliqué dans Le Philosophe et la Jeune Parque, fable écrite en guise de prologue au commentaire du poème par Alain.

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