La Duchesse de Langeais d'Honoré de BALZAC
La Duchesse de Langeais d'Honoré de BALZAC, 1834, Le Livre de poche.
• Deuxième épisode de L’Histoire des Treize (et. Ferragus), d’abord publié sous le titre Ne touchez pas la hache (allusion à la hache sous laquelle tomba la tête de Charles Ier d’Angleterre en 1649). • En Espagne, en 1823, le général Armand de Montriveau écoute, dans un couvent de Carmélites, une religieuse qui joue passionnément de l’orgue. Lorsqu’elle se met à chanter, il reconnaît à sa voix une femme qu’il n’a pas su empêcher de fuir hors du monde, cinq ans auparavant, et qu’il cherche depuis, la duchesse de Langeais. Il tente, au nom de leur amour, de la persuader de rompre ses vœux et de le suivre. Celle qui est devenue sœur Thérèse s’y refuse, bien que, manifestement, elle l’aime encore. Il se promet de l’enlever. Le romancier conte alors l’histoire de cette grande passion malheureuse. En 1818, le marquis de Montriveau, ancien officier de Napoléon récemment rétabli dans son grade, attire l’attention de la duchesse Antoinette de Langeais, une coquette de vingt-deux ans, parfait produit du faubourg Saint-Germain. Secrètement offensée d’être délaissée par son mari, la duchesse décide d’en faire un de ses amants mais n’(imagine) pas d’être à lui. Sa coquetterie exaspère l’amour de Montriveau. Sur les conseils de Ronquerolles, un des Treize, il passe de l’assiduité à la rudesse et au silence. La duchesse perçoit sa violence : Serait-elle assassinée? Ne touchez pas à la hache, lui dit-il un jour. Cela conduit la duchesse à se déclarer par des gestes publics et même à prendre la décision de s’enfermer dans un couvent s’il ne répond pas à un ultime appel. Montriveau se met en retard et la perd. Suit la relation de l’expédition montée par Montriveau et ses amis de la société des Treize pour enlever la sœur Thérèse à son couvent. Le duc de Langeais est mort, et elle pourrait être relevée de ses vœux. Montriveau parvient à sa cellule pour l’y trouver sur son lit funèbre. Il emporte son corps et le jette à la mer. • La puissance des Treize n’apporte ici qu’un romanesque extérieur. L'intérêt du roman est dans la peinture de la passion amoureuse, de ses formes les plus mondaines jusqu’aux plus exaltées. Il est aussi dans la satire de la vieille aristocratie du faubourg Saint-Germain sous la Restauration, pour qui Balzac se montre sévère en dépit de ses convictions légitimistes.