LA DÉCLINAISON? MAIS C'EST TRÈS SIMPLE! (étymologie)
Dans certaines langues (grec, latin, allemand, russe...), il existe des mots qui changent de forme suivant la fonction qu 'ils ont dans la phrase : sujet, complément du nom, complément du verbe... On dit qu'ils se déclinent. Le fait s'observe même en français. Dans je dis, réponds-moi, tu me regardes, le pronom de la première personne du singulier est successivement je, moi, me. Il s'est décliné en raison de son changement de fonction (de cas). Dans nos explications étymologiques, nous ferons très souvent référence à trois fonctions auxquelles correspondent trois cas différents, notamment en grec et en latin : la fonction de sujet (cas nominatif), la fonction de complément de nom (cas génitif) et la fonction de complément d'objet direct (cas accusatif). Un grand nombre de mots sont formés à partir du cas accusatif qu 'on nomme aussi cas régime. Le latin parlé, même à Rome, et à plus forte raison dans la Gaule romaine, s'est progressivement éloigné des formes perfectionnées du latin littéraire écrit. Ainsi l'accusatif du mot davis (clé) est clavem. Mais on le prononçait clave. Dans nos explications, nous présentons le plus souvent les mots de ce genre sous la forme classique en signalant qu 'elle était déjà écourtée. De plus, les lois de la phonétique nous expliquent qu 'en passant du latin au français le mot se raccourcit encore : une voyelle latine finale (ici e) autre que a s'efface en français dans les mots accentués sur l'avant-dernière syllabe. Note : le cas génitif (complément du nom) est très important en grec et en latin car c 'est lui qui commande toute la déclinaison du mot en lui donnant son radical. Il caractérise aussi la déclinaison, car les mots ne se déclinent pas tous sur le même modèle. Ainsi, en latin, le génitif de dominus (maître) est domini (du maître), déclinaison dite du «deuxième type»; le génitif de navis (bateau) est navis (du bateau), déclinaison dite du «troisième type», etc.
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