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La déclaration d’investiture du général de Gaulle (1er juin 1958)

La déclaration d’investiture du général de Gaulle (1er juin 1958)

La dégradation de l’État qui va se précipitant. L’unité française immédiatement menacée. L’Algérie plongée dans la tempête des épreuves et des émotions. La Corse subissant une fiévreuse contagion. Dans la métropole, des mouvements en sens opposé renforçant d’heure en heure leur passion et leur action. L’Armée, longuement éprouvée par des tâches sanglantes et méritoires, mais scandalisée par la carence des pouvoirs... Notre position internationale battue en brèche jusqu’au sein même de nos alliances. Telle est la situation du Pays. En ce temps même où tant de chances, à tant d’égards, s’offrent à la France, elle se trouve menacée de dislocation et, peut-être, de guerre civile. C’est dans ces conditions que je me suis proposé pour tenter de conduire une fois de plus au salut le pays, l’État, la République, et que, désigné par le chef de l’État, je me trouve amené à demander à l’Assemblée Nationale pour un lourd devoir. De ce devoir, il faut les moyens. Le Gouvernement, si vous voulez l’investir, vous proposera de les lui attribuer aussitôt. Il vous demandera les pleins pouvoirs (...) pour une durée de six mois, espérant qu’au terme de cette période l’ordre rétabli dans l’État, l’espoir retrouvé en Algérie, l’union refaite dans la nation, permettront aux pouvoirs publics de reprendre le cours normal de leur fonctionnement. (...) Le Gouvernement que je vais former, moyennant votre confiance, vous saisira sans délai d’un projet de réforme (...) de la Constitution, de telle sorte que l’Assemblée Nationale donne mandat au Gouvernement d’élaborer, puis de proposer au pays par la voie du référendum, les changements indispensables. Au terme de l’exposé des motifs qui vous sera soumis en même temps que le texte, le Gouvernement précisera les trois principes qui doivent être, en France, la base du régime républicain et auquel il prend l’engagement de conformer son projet. Le suffrage universel est la source de tout pouvoir. Le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif doivent être effectivement séparés, de façon que le Gouvernement et le Parlement assument, chacun pour sa part et sous sa responsabilité, la plénitude de ses attributions. Le Gouvernement doit être responsable vis-à-vis du Parlement. »

Charles de GAULLE, Discours et messages, t. 3, Plon, 1970, p. 13-14

Voici un questionnaire possible : 1. Présentez la nature du texte et son auteur. Dans quel contexte historique ce texte s’inscrit-il ? 2. Comment la situation du pays est-elle décrite par l’auteur ? 3. Pourquoi l’auteur envisage-t-il une réforme de la Constitution ? Comment comptait-il la mener à bien ? Quels sont les principes inspirant cette réforme ? 4. Quels sont les problèmes à résoudre, selon le général de Gaulle ? Comment voulait-il les aborder ? 5. Quelle a été la portée historique du texte ?

Point méthode

Il s’agit d’un plan thématique,, dans la mesure où l’accent est mis sur le problème constitutionnel, tout de suite après les événements de mai 1958. Dans un plan linéaire, les questions 3 et 4 seraient interverties. Ici, le plan thématique permet d’établir une hiérarchie dans les problèmes soulevés par le texte.




APPEL DU GÉNÉRAL DE GAULLE • 18 juin 1940 Alors que le maréchal Pétain, nommé le 16 juin président du Conseil, appelle à cesser le combat le 17, le général de Gaulle, depuis Londres, lance son fameux appel du 18 Juin ; très peu entendu en France, il sera diffusé dès le lendemain par des journaux de la zone libre. L’ancien sous-secrétaire d’Etat aux Armées demande à tous les officiers et soldats, aux ingénieurs et ouvriers en armement, de se mettre en rapport avec lui ; c’est le message d’un chef militaire. Le lendemain, il va s’adresser à la France en homme politique : « [...] devant l’impossibilité de faire jouer nos institutions [...]j ’ai conscience de parler au nom de la France». Un nouvel appel par voie d’affichage, fin juillet 1940, annoncera : «A tous les Français, la France a perdu une bataille ! Mais la France n ’a pas perdu la guerre ! »

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