La Cousine Bette d'Honoré de BALZAC
La Cousine Bette d'Honoré de BALZAC, 1846, Le Livre de poche.
• Ce roman, qui n’était pas prévu en 1845 au catalogue de la Comédie humaine, forme, avec Le Cousin Pons, l’histoire des Parents pauvres (Scènes de la vie parisienne).
• Si Pons est un vieux célibataire ridicule, mais bon et injustement persécuté par de riches parents, Élisabeth Fisher est une vieille fille méchante qui répond seulement par une violente jalousie aux excellents procédés que ses cousins Hulot ont toujours eus à son égard. Quand, sous l’Empire, la belle Vosgienne Adeline Fisher a, malgré ses origines paysannes, épousé le baron Hulot d’Ervy, brillant haut fonctionnaire de Napoléon, elle n’a pas oublié sa cousine Bette. Elle l’a fait venir à Paris, l’a aidée à s’instruire, a voulu la pousser dans le commerce, la marier; mais, chez cette fille laide, ombrageuse et sournoise, rien n’a pu vaincre des rancunes remontant à l’enfance. Sa haine se trouve même exaspérée par une déception sentimentale. À quarante-quatre ans, Bette nourrit un attachement passionné pour un jeune sculpteur polonais exilé, le comte Wenceslas Steinbock, qu’elle aide en secret depuis plusieurs années. Hortense Hulot, petite-cousine de Bette, vient à faire la connaissance de l’artiste, s’en éprend et l’épouse. Sans que ses cousins le soupçonnent, Bette ne songe plus désormais qu’à leur nuire. Si la baronne Hulot est aussi vertueuse que belle, le baron est libertin : c’est par là que Bette va faire souffrir sa cousine Adeline et ruiner toute la famille. L’instrument de sa vengeance est une certaine Mme Marneffe, sorte de courtisane bourgeoise dont le mari est le subordonné du baron Hulot au ministère de la Guerre. Bette pousse le baron vers cette femme et attire aussi le mari d’Hortense dans ses filets, encourageant leurs dissipations. Elle a la satisfaction de conduire le baron à la ruine et à la dégradation la plus complète : il abandonne sa famille pour fuir ses créanciers et cacher sa déchéance sous un faux nom dans un bas quartier de Paris. Cependant Bette sera punie; elle meurt de phtisie au moment où la baronne Hulot, toujours inconsciente des machinations de sa cousine, voit se rétablir sa situation financière et réussit, par son courage, à ramener son mari parmi les siens. Ce vieillard décrépit causera la mort de sa femme en la trompant encore avec la fille de cuisine qu'il épouse quelques mois plus tard.
• Ce roman est typiquement balzacien par le grossissement des passions et des vices, et par la peinture encore une fois renouvelée de la corruption des mœurs parisiennes sous la monarchie de Juillet.