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La Chartreuse de Parme de STENDHAL

La Chartreuse de Parme de STENDHAL, 1839, Le Livre de poche.

• Le plus brillant des romans de Stendhal, écrit en cinquante-deux jours. La source de l’intrigue est un de ces récits du xvie siècle d'où il a tiré aussi ses Chroniques italiennes. Il en a transposé les éléments dans l’Italie du xixe siècle et les a enrichis de toute son expérience, de tous ses souvenirs et de tous ses rêves.

• Le récit commence par l’évocation de l’entrée triomphale de Bonaparte en Italie en 1796; le héros principal, Fabrice del Dongo, est, en effet, le fils naturel d’un officier français, le lieutenant Robert, qui a logé au palais du marquis del Dongo. Négligé par le marquis, qui est un partisan fanatique de l’Autriche, Fabrice est élevé dans la liberté par sa mère et par sa tante Gina del Dongo, qui a épousé le comte Pietranera, officier de la République cisalpine. À leur exemple, il admire Bonaparte, si bien qu’il le rejoint à son retour de l'île d’Elbe ; mais la bataille de Waterloo, à laquelle il assiste, brise ses rêves d’héroïsme (ch. Il-V). Le temps de la gloire militaire étant révolu, Gina, dont le mari vient d’être tué en duel par des monarchistes, pousse Fabrice vers l’Église avec pour but l’archevêché de Parme. Elle est elle-même devenue la maîtresse du comte Mosca, ancien officier de l’Aimée impériale, maintenant Premier Ministre du prince de Parme, et, pour s’assurer une situation mondaine dans la Principauté, elle a, sur le conseil du comte, épousé le vieux duc de Sanseverina (ch. VI). Après quatre années à l’Académie ecclésiastique de Naples, Fabrice revient à Parme en 1821. L’affection de sa tante cause une vive jalousie au comte Mosca, malgré l’assiduité du jeune monsignore auprès d’une comédienne, la jolie Marietta, dont le protecteur lui cherche d’ailleurs querelle; Fabrice le tue en se défendant et doit quitter Parme (ch. XI). Il entreprend alors de séduire une cantatrice, la Fausta; l’aventure est décevante (ch. XIII). Imprudemment rentré à Parme, il est arrêté et incarcéré à la citadelle, la tour Farnèse, moins pour avoir tué Giletti qu'en raison d'intrigues politiques auxquelles le prince Ranuce-Ernest IV a prêté une oreille complaisante, car, en tenant Fabrice, il espère séduire la duchesse dont il est épris (ch. XIV-XV). En prison, Fabrice tombe amoureux de Clélia Conti, la fille du général commis à sa garde, et goûte un bonheur qu’il désespérait de connaître (ch. XVI-XVIII). Gina souffre cruellement : Fabrice refuse même tout d’abord de s’évader. Clélia concourt finalement à son évasion, mais fait à la Madone le vœu de ne plus le revoir puisqu’elle a trahi son père (ch. XXI-XXII). Pour se venger de Ranuce-Ernest IV, la duchesse le fait assassiner par un patriote républicain, Ferrante Palla (ch. XXIII), et, pour affirmer sa puissance à Parme, obtient du nouveau prince, Ernest V, la révision du procès de Fabrice qu’elle fait nommer coadjuteur de l’archevêque. Clélia ayant épousé le marquis Crescenzi pour obéir à son père, Fabrice s’est converti à une vie austère et prêche avec talent en pensant à elle, avec l’espoir de l’attirer et de la revoir. Clélia aime toujours Fabrice et tourne l’obstacle de son vœu en le rencontrant la nuit. Cette intimité continue alors même qu'il est devenu archevêque, et ils ont un enfant; mais celui-ci meurt, et Clélia, persuadée qu’elle est punie d'avoir manqué à son engagement en voyant Fabrice aux lumières pendant la maladie de son fils, le suit de peu dans la mort. Trop croyant pour avoir recours au suicide, Fabrice se retire alors à la chartreuse de Parme, d'où il rend chaque jour visite à sa tante Gina. Ils meurent tous les deux peu de temps après (ch. XXVIII).

• Sous le couvert de ces âmes italiennes, Stendhal a imaginé une chasse égotiste au bonheur menée avec une énergique liberté non dépourvue de cynisme, mais aussi avec une sensibilité, une ardeur à vivre, une jeunesse d'esprit qui font le charme de ses héros. En même temps, il a su donner, de la principauté imaginaire de Parme, un étonnant tableau politique qui lui a valu d’être salué par Balzac comme un disciple de Machiavel.

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