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KSHEMENDRA, surnommé Vyâsadâsa

KSHEMENDRA, surnommé Vyâsadâsa. Né dans le Cachemire, où s'écoula probablement toute son existence, il fut poète de cour au temps du roi Ananta (1029-1064) et du fils de ce dernier Kalaça (1064-1088). C'est des détails que nous trouvons dans les strophes soit initiales, soit finales de certaines poésies que nous tirons quelques indications biographiques; nous savons ainsi que son père se nommait Prakaçendra, qu'il était fils d'un certain Sindhu, vivait dans une grande aisance, et qu'en plusieurs occasions il avait donné des preuves de sa générosité à l'égard de brahmanes ou de nécessiteux. Kshemendra eut un fils, Somendra, à qui nous devons un récit ajouté, en guise de conclusion, à la longue série de ceux que contient l'Avadànakalpalatà. Nous savons qu'il suivit les cours sur l'« alamkara » (ou art poétique) faits par le célèbre Ahhinava-gupta, et renseignement religieux du fameux « acarya » Soma, et qu'il eut pour élèves, à son tour, Udayasimha et Rajapoutra Laks-manaditya. D'abord « çivaite », puis « vish-nouiste » de la doctrine « bhagavata », il était l'ami des brahmanes Ramayasas et Devadhara, et écrivit la Brihatkâthâmanjarï à la suggestion de ce dernier. Les relations suivies qu'il entretint plus tard avec le bouddhiste Nakka, pour qui fut composée l'Avadànakalpalatà, conduiraient peut-être à supposer qu il se convertit au bouddhisme, mais elles ne sont, en fait, qu'une preuve de l'équilibre moral et religieux qui se reflète dans la sereine liberté de ses oeuvres. Ce fut un écrivain très divers qui fit montre d'un éclectisme de culture assez exceptionnel. Doué d'une particulière habileté dans la description, il s'attarde avec une satisfaction intime aux images et aux constructions artificielles, usant d'une rare préciosité de langage. Il laissa une quarantaine d'ouvrages, fables, légendes, traités d'art poétique, exposés didactiques et historiques, etc.

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