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KRYLOV Ivan Andréévitch. Fabuliste russe

KRYLOV Ivan Andréévitch. Fabuliste russe. Né à Moscou le 2 février 1769 (et non 1768 comme on le pensait), mort à St-Pétersbourg le 9 novembre 1844. Il ne reçut pas une instruction régulière, mais il lut énormément jusqu'au moment où il partit habiter St-Pétersbourg, à quinze ans, pour y occuper un emploi d'Etat. Un vaudeville d'Ahlessimov, Le Meunier sorcier, trompeur et entremetteur [1779] remportait alors un grand succès et Krylov s'en inspira pour écrire La Voyante au marc de café qu'un éditeur accepta. Sa vocation d'auteur dramatique était pourtant douteuse et ses différentes autres pièces ne lui rapportèrent pas grand-chose. Peu convaincant, également, fut son premier essai journalistique : Le Courrier des esprits, paru dans le courant de l'année 1789, ne vécut que quelques mois; par contre, Le Spectateur connut plus de succès grâce à la polémique entamée avec la Revue moscovite de Karamzine. Le Spectateur se transforma en Mercure de St-Pétersbourg et Krylov y fut critique littéraire; il y fit paraître aussi quelques poésies qui ne révélèrent pas des dons exceptionnels. Entre 1793 et 1801, il fut absent de St-Pétersbourg; lorsqu'il y revint, ce fut en qualité de précepteur des enfants du prince Serge Galitzine, fonction dans laquelle il fit preuve d'une grande culture. Il se tourna de nouveau vers la scène, et donna avec succès Le Pâté, représenté à Moscou le 25 janvier 1804, mais sa nomination au titre de secrétaire particulier du prince coupa court à cette nouvelle tentative théâtrale. De 1804 à 1806, deuxième lacune dans la carrière littéraire de Krylov, qui effectua sa rentrée avec une traduction de certaines Fables de La Fontaine. Loué et poussé par Dmitriev — jusque-là le meilleur fabuliste russe -, Krylov, qui venait de trouver sa véritable voie, à partir de 1808 se consacra, en marge de son emploi de bibliothécaire, à la composition de ses Fables qui sont des chefs-d'oeuvre de bon sens, d'esprit et de finesse. Sa popularité fut immédiate et immense; il fut comblé d'honneurs, nommé académicien, et devint un classique avant même de mourir. Dès 1825, un choix de ses Fables originales fut traduit en français et en italien, et le grand Pouchkine écrivit l'introduction pour l'édition française. ? « Nous vous remercions au nom du peuple russe, dont vous avez si justement fixé dans vos oeuvres la sagesse et auquel vous avez laissé un enseignement si profond. » Joukovsky. ? « Aucun poète n'a su rendre sa pensée aussi perceptible et aussi facilement compréhensible à tous. Krylov réunissait en soi le poète et le sage. » Gogol. ? « I. A. Krylov, plus qu'aucun autre de nos écrivains, a le droit de prétendre à la place — encore libre — de poète populaire; ce titre lui appartiendra dès que le peuple russe ne sera plus analphabète. » Bélinsky.

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