KOUPRINE Alexandre Ivanovitch

KOUPRINE Alexandre Ivanovitch. Nouvelliste et romancier russe. Né le 26 août 1870 à Narov-chat, dans le gouvernement de Penza (Russie), mort à Moscou le 15 mars 1938. Ses années d'études dans un « corps de cadets », institution militarisée, ainsi qu'un court passage dans l'armée russe expliquent la place qu'il réserva à ce milieu dans son oeuvre. A partir de 1896, il collabora à des journaux et à des revues, tout en exerçant les professions de dentiste, arpenteur, chantre d'église, acteur, expériences qui enrichirent plus tard ses créations littéraires. C'est ainsi qu'en 1896, il publie sa première oeuvre : Types de Kiev, suivie en 1897 de Mi-niature, qui remportèrent un succès qui dépassa même les espérances de l'auteur; puis vint Moloch; mais la consécration vint avec son long récit : La Relève de nuit [1899]. Il s'installe alors à St-Pétersbourg, où, à partir de 1901, il collabora à la revue Le Monde de Dieu et à la maison d'édition La Connaissance de Maxime Gorki, firme qui, en 1903 et 1906, réédita les premiers recueils de nouvelles de Kouprine, dont la personnalité littéraire était désormais fixée. Il est réaliste, mais représente surtout une époque de transition, tant par les types humains et les événements qui y sont mis en oeuvre que par sa tendance au pessimisme. Son héros du Duel fut traité d'intellectuel « à la Tchékhov », et fit de son créateur l'un des auteurs les plus discutés de Russie. Jusqu'en 1917, Kouprine se livra à des expériences diverses dans Izjumgrad, influencé par l'oeuvre de Tolstoï, dans La Sulamite , qui rappelle Flaubert, Le Capitaine Rybnikov qui tient à la fois de Kipling et de Jack London, et dans Gambrinus, proche de Maupassant; Kouprine tint pourtant à montrer son originalité dans Le Bracelet de grenats. Riche, romantique à sa manière, teintée de réalisme pour ne pas dire de naturalisme, telle nous apparaît La Fosse aux filles, l'oeuvre maîtresse et suprême de Kouprine, qui est une description de la vie dans les maisons de tolérance de la Russie du Sud. Contraint de s'exiler lors de la Révolution, le romancier vint en France, mais la nostalgie paralysa ses facultés créatrices, il regagna donc son pays, où il mourut avant d avoir pu reprendre toute son activité.