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Konoe Fumimaro, prince (Kyoto 1891 -id. 1945) ; homme politique japonais.

Konoe Fumimaro, prince (Kyoto 1891 -id. 1945) ; homme politique japonais. Bien qu'il ne soit nullement l'homme politique le plus important des années 1930 et 1940 au Japon, il devient ministre de la Guerre un mois avant que son pays ne commence en 1937 une guerre d'agression contre la Chine. Il quitte ses fonctions en 1941, deux mois avant l'attaque de Pearl Harbour. D'origine noble, le jeune K. s'est intéressé au socialisme, sous l'influence de Kawakami. Il traduit notamment le livre d'Oscar Wilde The Soûl of Man under Socialism, ce qui entraîne l'interdiction de la revue dans laquelle le texte est publié. Ses conceptions socialistes demeurent confuses et incertaines. Cela ne l'empêche pas de s'entendre avec les jeunes officiers, partisans de Kita Ikki, fondateur du fascisme japonais, ni de promouvoir des réformes selon les préceptes nationaux-socialistes. En 1931, ces cercles militaires provoquent « l'incident de Mandchourie » ; ils obligent ainsi leur pays à suivre une politique agressive qui conduit à l'effondrement final. Ils essaient à nouveau de renverser le gouvernement qui est pourtant déjà dominé par les militaires, jusqu'à ce qu'une dictature militaire soit définitivement instaurée. Afin de réaliser la « restauration Showa », ils ont recours aux méthodes putschistes et aux assassinats politiques. Lors du coup d'État de 1936, deux anciens Premiers ministres et des membres influents du gouvernement sont tués. Le vieux Saionji réussit à temps à S'enfuir. L'armée conclut en décembre 1936 le pacte Anti-Komintem avec l'Allemagne nationale-socialiste, qui garantit au Japon le flanc nord et lui laisse ainsi le champ libre pour attaquer la Chine. Six mois après la signature du pacte, K. devient Premier ministre. Il accélère la politique d'agression de l'armée. Par la création d'un parti de masse destiné à « fortifier le trône impérial » et qui remplace les partis politiques depuis longtemps moribonds, K. apporte un soutien actif et décisif au totalitarisme militariste. En 1940, il signe une alliance avec les puissances de l'Axe. En juillet 1941, il souscrit à l'occupation du sud de l'Indochine, qui doit servir de base de départ à une attaque ultérieure du Japon contre la Malaisie et les Indes orientales néerlandaises. En septembre 1941, il prend part à la conférence impériale, au cours de laquelle est prise la décision de faire la guerre aux Etats-Unis. Son départ, moins de deux mois avant le raid japonais sur Pearl Harbour, n'est en aucune manière l'expression d'une disgrâce. Il doit simplement laisser la place à un militaire, le général Tojo. Le nom de K. est porté sur la liste des criminels de guerre japonais. Même s'il a plus été l'instrument du parti militaire que son chef, il ne peut ignorer la lourde responsabilité qu'il porte ni les graves fautes qu'il a commises. Le jour de son arrestation, il se suicide.

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