Kon-Tiki, théorie du
Kon-Tiki, théorie du Théorie soutenue par le Norvégien Thor Heyerdahl, après plusieurs autres, et postulant que les populations polynésiennes seraient d'origine américaine et auraient colonisé le Pacifique oriental en deux vagues de migration. L’une venant du Pérou sur des radeaux en balsa se serait établie d'abord aux îles Marquises, l'autre de la côte Nord-Ouest des U. S. A. sur des pirogues mo-noxyles aurait débarqué aux îles Hawaii. En faisant lui-même le voyage de la côte péruvienne à l'archipel Tuamotu (Polynésie française) sur un radeau construit d'après le modèle ancien, Heyerdahl démontra en 1947 la possibilité de telles migrations. A l'appui de sa thèse il cita certaines ressemblances plastiques entre la sculpture pré-colombienne et celle des Marquises et de l'île de Pâques et il soutint, sur la base d'une identité de noms entre une seule langue indienne et la plupart des langues austronésiennes, l'origine américaine de la patate douce (Ipomaea batatas), tubercule qui a effectivement une grande importance en Polynésie. Mais ces arguments, probablement de simples coïncidences ou « convergences », ne sont pas suffisants, car tous les autres faits ethnographiques, linguistiques et archéologiques montrent que les Polynésiens n'ont pu venir que de l’Asie du Sud-Est. Cependant il est à peu près établi aujourd’hui, en partie grâce à la controverse provoquée par Heyerdahl, qu’il y eut tardivement des voyages entre l'Amérique et la partie orientale du Pacifique et qu’une variété de patate douce aurait pu venir d'Amérique à cette occasion. L'ensemble de la théorie, tout à fait insoutenable, paraît une résurrection des théories d’Elliot-Smith. Heyerdahl (1950, 1952). (Angl. : Kon-Tiki theory.}