KOEPPEN Wolfgang. Romancier et essayiste allemand
KOEPPEN Wolfgang. Romancier et essayiste allemand. Né le 23 juin 1906 à Greifswald. Individualiste impénitent : échappé du giron familial, il exerce tous les métiers, entame des études supérieures dans différentes universités, devint comédien, dramaturge, journaliste (il est un temps rédacteur au Berliner-Börsen-Courier), voyage à travers l'Europe, les Etats-Unis. Après avoir longtemps résidé aux Pays-Bas, il vit à Munich. Les premiers livres de W. Koeppen Un amour malheureux [1934] et Le Mur chancelle [1935] éveillèrent peu d'écho. Sous le nazisme, il choisit de se taire, « tout occupé à survivre ». Ce n'est que dans les années cinquante qu'il s'affirma véritablement comme écrivain : avec d'abord le roman Pigeons sur l'herbe (1951), description « sociologique » d'une journée banale dans le Munich de l'immédiat après-guerre, au cours de laquelle s'entrecroisent fortuitement les destinées de plusieurs personnages. La critique est plus acerbe dans le roman suivant, La Serre [1953], roman politique dont le héros, député de l'opposition au Parlement de Bonn, désespère de la nouvelle société allemande. Enfin, Mort à Rome [1954] qui met en scène des individus hantés par le passé nazi. Après ces années particulièrement fécondes, W. Koeppen délaissa le genre romanesque pour ne plus publier qu'essais et récits de voyage : Vers la Russie et vers d'autres lieux [1958], Voyage en Amérique [1959] et Voyages en France [ 1961]. Paradoxe : ces oeuvres, qualifiées de « secondaires » par la critique, connurent un succès plus grand que les romans. Sous le titre Jeunesse, parut en 1976 un récit autobiographique-imaginaire, placé sous l'exergue de la sentence gthéenne : « La création poétique affirme son droit tout comme le fait réel. » Roman d'une vie ou vie romanesque : le monde intérieur et la réalité vécue se pénètrent, l'imaginaire (historique, littéraire, mythologique) s'immisce dans la relation des faits, la troisième personne grammaticale subver-tissant insidieusement le Je du narrateur. Les métaphores de la mort dominent le récit : l'enfant est jeté dans le monde « avec une tête de vieillard ». W. Koeppen, l'écrivain comme le personnage public, se situe délibérément « en marge » : « C'est à dessein que je marchais penché. Je souhaitais être bossu, je voulais être un paria... » Hans Magnus Enzensberger a dit de la prose de W. Koeppen qu'elle était « la plus délicate et la plus souple de la littérature allemande contemporaine ».
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