KODALY Zoltan. Musicien hongrois
KODALY Zoltan. Musicien hongrois. Né le 16 décembre 1882 à Kecskemét, mort à Budapest le 16 mars 1967. Il mena de front des études littéraires en faculté et musicales à l'Académie F. Liszt. C'est sous ce double aspect qu'il commence, en 1906, avec son ami Béla Bartok, des recherches sur les traditions de la musique populaire hongroise. Leur travail les mènera, dès 1906, à la publication commune d'un premier recueil de vingt chants du folklore hongrois. Leur collaboration dans le domaine de l'ethnomusico-logie durera jusqu'à l'exil de Bartok en 1940. Kodàly va passer l'année 1907 à Paris où il étudiera avec Widor et fera la connaissance de la musique de Debussy. De retour à Budapest, il est nommé, à l'automne 1907, professeur à l'Académie F. Liszt où il conservera sa chaire jusqu'en 1940. L'on peut diviser l'oeuvre musicale de Kodàly en deux époques distinctes, dont la charnière se situe dans les années 1920. Dans un premier temps, il écrit essentiellement de la musique de chambre ; une Méditation sur un thème de Claude Debussy, pour piano (1907), les deux Quatuors pour cordes (1908 et 1916), pièces essentielles de cette période, La Sonate pour violoncelle et piano (1909), les quatre Duos pour violon et violoncelle (1914), La. Sonate pour violoncelle solo (1915), la Sérénade en trio (1920), et divers recueils de pièces pour piano. Toute cette oeuvre, à laquelle s'ajoutent de nombreuses mélodies et des choeurs, fait preuve d'une grande capacité à allier une technique très sûre, qui doit beaucoup à Ravel, à une utilisation de la musique populaire qui ne soit pas seulement citations de folkloriste, mais assimilation de la substance même des mélodies et des rythmes ; le compositeur se crée un idiome naturel. Comme l'a écrit Kodàly lui-même : « Il n'y a pas d'originalité individuelle qui ne soit enracinée dans une originalité nationale. » La secousse nationale que subit la Hongrie, guerre puis révolution, modifie profondément la carrière de Kodàly. Il n'écrira pratiquement plus de musique de chambre, mais, en 1923, un oratorio, le Psalmus hungaricus, destiné à commémorer le cinquantenaire de la fusion des villes de Buda et de Pest. Sur un poème biblique du XVIe siècle, c'est l'expression contrastée de la douleur de l'homme devant son destin et de l'exaltation joyeuse d'un peuple enfin uni. Dans la même veine, se situe le Te Deum du château de Buda (1936) destiné à commémorer le 250e anniversaire de la reprise du château de Buda aux Turcs. Pour le théâtre, Kodâly produit Jean Hary [1925], épopée comique sur le thème du housard légendaire qui a tout seul abattu Napoléon, et les Fileuses de Transylvanie [ 1924], simple récit d'une veillée de village sans élément dramatique. Ces deux oeuvres sont, de bout en bout, empreintes d'un folklore que les chants et les danses font ressortir, sans erreur possible, sur les intentions du compositeur. Deux suites de danses, Marosszék (1927) et Galànta (1933) précèdent Le Paon (1938), variations sur un chant populaire hongrois, et le Concerto pour orchestre (1939). Par ailleurs, Kodâly a, dès 1927, tiré de son Hâry Jànos une suite d'orchestre appelée à être son oeuvre la plus souvent jouée, en raison de sa bonne humeur contagieuse et du charme de ses rythmes. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il écrit une Missa Brevis (1942) pour solistes et orgue, qu'il harmonisera, en 1944, pour soli, choeur mixte, orgue et orchestre. Cette oeuvre, très émouvante, se ressent des circonstances de sa composition. Après la guerre, Kodâly compose encore un opéra, Czinka panna (1948), une seconde Messe brève (1950) et un Te Deum (1961). Ce serait donner de l'activité de Kodaly une vue très fausse que de la limiter à la seule composition. Toute sa vie Zoltan Kodâly a fait oeuvre d'ethnomusicologue, recueillant avec le plus grand soin tout ce que la Hongrie possédait comme musique populaire. Le travail commencé tout jeune avec Bartok a continué après son départ, et c'est en 1960, à plus de quatre-vingts ans, qu'il publie le dernier de ses recueils de chansons populaires. Il faut lier ce souci de maintenir le passé musical de son pays à la préoccupation constante d'éducateur qui a animé toute la vie de Kodâly? Il a publié un très grand nombre d'oeuvres chorales à capella, destinées à la formation de la jeunesse. Cette tâche d'éducateur, inséparable des travaux du musicologue et du compositeur, s'est accompagnée d'une importante littérature théorique, qui sert encore aujourd'hui de base à l'enseignement de la musique par le chant choral, aussi bien en Hongrie que dans nombre d'autres pays.
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- Richard comte Coudenhove-Kalergi1894-1972Né à Tokyo où son père diplomate austro-hongrois est en poste, il fait ses écoles à l'AcadémieThérésienne et ses études universitaires à Vienne.
- Adolphe Adam (1803-1856) D'origine alsacienne, fils d'un excellent musicien (professeur de piano au Conservatoire de Paris), il fut l'élève de Cherubini, puis de Boieldieu.
- Albert Schweitzer 1875-1965 Pasteur protestant, théologien et philosophe, mais aussi médecin et musicien.
- Francesco Solimena, dit L'abbati Ciccio1657-1747Peintre, décorateur, poète et musicien, né à Nocera de Pagani, mort à Barra, près deNaples, formé par son père et à Naples par l'étude des oeuvres de Mattia Preti et LucaGiordano, à Rome par celles de Pietro da Cortona.