KIPLING Rudyard. Romancier et poète anglais

KIPLING Rudyard. Romancier et poète anglais. Né à Bombay (Inde) d'une famille anglaise, le 30 décembre 1865, mort à Londres le 18 janvier 1936. Après avoir passé en Italie sa prime enfance, il fut envoyé en Angleterre et fit ses études à l'United Services College de Westward Ho, dans le Devonshire, qu'il devait décrire dans son roman Stalky et C°. De retour aux Indes en 1882, Kipling collabora à la Lahore Civil and Military Gazette, puis au Pioneer (1887-1889). A vingt et un ans, il publiait son premier volume, Departmental Ditties (1886), composé de vers de circonstance et, l'année suivante, son premier recueil de récits : Simples Contes des collines (1887), bientôt suivi de six autres : Trois Troupiers, Sous les cèdres Deodars , Le Rickshaw fantôme, L'Histoire des Gadsby, En blanc et noir et Le Petit Guillaume. Dans le décor de la vie indienne telle qu'un Anglais pouvait l'observer, ces récits sont contés en une langue directe et vigoureuse, que pimente l'argot de l'armée des Indes. Kipling y révèle l'acuité de son observation, un esprit inventif et une singulière aptitude à « croquer » sur le vif des types d'officiers et de jeunes gens cultivés. Le détail vécu, l'anecdote racontée, le soir, sous la tente, gardent toute leur saveur, grâce à ce ton tranchant, rapide, et à ce réalisme qui annonce Stephen Crane et Hemingway. Après avoir réuni, sous le titre : D'une mer à l'autre (1889), des correspondances datées du Japon et des Etats-Unis, Kipling entreprit une nouvelle série de récits indiens : Handicap de la vie [Life's Handicap, Londres, 1891]. L'écrivain publia ensuite un recueil de ballades : Chansons de la chambrée (1892), ainsi que Les Sept Mers (1896) et Les Cinq Nations (1903), inspirées de l'épopée coloniale anglo-saxonne : cette évocation fit de Kipling le poète de l'impérialisme britannique triomphant. Après s'être essayé dans le roman, avec La Lumière qui s'éteint (1891), il entreprit de longs voyages, puis, en 1892, épousa Caroline Starr Balestier, de New York, et s'établit avec elle dans le Vermont où il séjourna pendant quatre ans. Ses écrits d'alors doivent beaucoup à l'influence américaine. Ce sont : Multiples Inventions (1893), Le Livre de la jungle (1894), Second livre de la jungle (1895) — v. Le Livre de la jungle —, Capitaines courageux (1897). Le premier et le second Livre de la jungle ouvrent le cycle des ouvrages, si réussis, que Kipling écrivit pour les jeunes garçons : les Histoires comme ça pour les petits (1902), Puck, lutin de la colline (1906) et Retour de Puck (1910). En 1896, Kipling regagna l'Angleterre pour s'établir définitivement dans un village du Surrey qu'il ne quitta que pour faire des voyages en Amérique et en Afrique du Sud pendant la guerre des Boers. En 1907, il remporta le Prix Nobel et, en 1926, la médaille d'or de la Royal Society of Literature. Ses dernières oeuvres comprennent d'autres recueils de récits et d'écrits divers, inspirés par la Première Guerre mondiale. Les plus importants sont : Débits et crédits (Débits and Crédits, 1926], Limite and Renewals (1932). Citons naturellement son chef-d'oeuvre : Kim (1901), roman dans lequel, prenant pour héros un petit garçon, l'auteur a brossé le tableau des aspects les plus pittoresques des Indes. On possède éga-lement de Kipling les notes autobiographiques publiées après sa mort sous le titre : Souvenirs. Un peu de moi-même pour mes amis connus et inconnus (1937). oeuvres contemporaines de la Première Guerre mondiale, La France en guerre [France in war, 1915] et le Poème à la France (1917). ? « Au point de vue littéraire, Kipling est un génie qui ne se préoccupe pas de bien parler. Du point de vue de la vie, Kipling est un « reporter » qui connaît mieux que quiconque la réalité de tous les jours. Dickens en connaît les apparences et la comédie. Kipling en connaît l'essence et la profondeur. Il fait autorité sur les choses de seconde classe et il a découvert des choses stupéfiantes à travers le trou de la serrure. Ses peintures sont de vrais chefs-d'oeuvre. » 0. Wilde. ? « Toutes ses oeuvres sont animées d'une intense vitalité; il a créé une mode d'une durée surprenante que, sans une telle vitalité, il n'aurait pas pu imposer. » E. Shanks. ? « Un écrivain-né, élevé par des Hommes Fameux dans le respect de la loi non écrite, se trouve mêlé très jeune, aux Indes, à la vie des hommes d'action et à celle des indigènes. A ces contacts, il doit à la fois des sujets de récits qui illustrent une philosophie occidentale de l'action, et un sens du merveilleux tout oriental. Grâce à lui, des imaginations sevrées des miracles de l'Orient ont pu plonger soudain en des couches très profondes de souvenirs ancestraux. » André Maurois.

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KIPLING, Rudyard (Bombay, 1865-Londres, 1936). Ecrivain britannique. Poète de l'impérialisme britannique triomphant, il développa aussi dans la littérature occidentale le goût de la nature sauvage et de l'exotisme. Né aux Indes dans un milieu aisé et cultivé, il fit des études en Angleterre puis retourna à Bombay où il collabora à divers journaux et écrivit de nombreux recueils de récits qui le rendirent rapidement célèbre. Il voyagea beaucoup (Australie, États-Unis, Japon) et réunit ses notes dans un volume intitulé D'une mer à l'autre (1890). De retour en Angleterre (1896), son admiration passionnée pour l'Empire britannique lui inspira Chansons de la chambrée (1892) et Les Sept Mers (1896) puis il revint à l'Inde, pays auquel il consacra des recueils de récits Le Livre de la jungle (1894-1895) et un roman Kim (1901) considéré comme son chef-d'oeuvre. Kipling reçut le prix Nobel de littérature en 1907.