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KIERKEGAARD (vie et oeuvre)



Adversaire des systèmes et, en particulier, de la philosophie hégélienne, Kierkegaard affirme l'importance de la subjectivité. Il est le fondateur de l'existentialisme. Créateur d'une philosophie originale, il influencera profondément la pensée contemporaine.

VIE
Après une jeunesse partagée entre la théologie, les cafés et les théâtres et une vie sentimentale énigmatique, Kierkegaard se consacre à une oeuvre novatrice qui ne cesse de nous interroger sur les paradoxes de l'existence.
Une vie énigmatique
Naissance à Copenhague de Søren Kierkegaard en 1813. Il est le benjamin d'une famille nombreuse. Son père fait fortune dans la bonneterie. Il s'adonne à la philosophie et à la méditation religieuse. Søren lui vouera une grande admiration.
1830: entrée à l'Université de théologie, mène une vie mondaine. Il rencontre en 1837, Régine Olsen; elle a 14 ans, lui 25. Il en tombe éperdument amoureux.
1834: date de l'épisode mystérieux que Kierkegaard appelle «le Tremblement de terre»
1838: il hérite de la fortune de son père. Il finit ses études, se fiance avec Régine, puis rompt ses fiançailles. A la même époque, il termine sa thèse de doctorat: Le Concept d'ironie constamment rapporté à Socrate.
Une oeuvre dense et atypique
A partir de 1843 comme une période de grande production. Trois ouvrages que pour l'année 1843: "Ou bien… ou bien", "Crainte tremblement" et "La Répétion". Suivra un grand nombre d'oeuvres que Kierkegaard publiera souvent sous des pseudonymes.
Le 20 octobre 1855, Kierkegaard s'écroule dans la rue. Il meurt à l'hôpital le 11 novembre.

OEUVRES

L'oeuvre de Søren Kierkegaard inaugure tout un courant philosophique qui affirme la primauté de l'existence sur l'essence. Kierkegaard insiste sur l'angoisse qui caractérise la condition humaine, sentiment qui naît de notre solitude et de notre liberté.

Ou bien… ou bien (1843)
Ce livre, également traduit sous le titre "L'Alternative", contient le célèbre «Journal du séducteur». Kierkegaard développe la théorie des «stades sur le chemin de la vie»: stade esthétique, stade éthique et stade religieux. Don Juan illustre parfaitement le stade esthétique.

Crainte et tremblement (1843)
C'est l'ouvrage que Kierkegaard considérait comme le plus profond. Ce livre manifeste l'opposition à la philosophie hégélienne et affirme l'importance de l'existence singulière. L'exemple d'Abraham est pour Kierkegaard le symbole parfait du stade religieux, car il fait l'expérience de l'absurde et de la solitude, mais il accède à Dieu.
Miettes philosophiques (1844)
A quel point la vérité peut-elle s'apprendre? Telle est la question centrale des "Miettes philosophiques". A partir de la pensée socratique, Kierkegaard réfléchit sur les rapports du maître au disciple. Il analyse la différence fondamentale entre la conception grecque de la vérité que le maître révèle au disciple et la conception chrétienne, où Dieu est le sauveur qui entretient avec ses disciples un lien d'amour.

Le Concept d'angoisse (1844)
Ce livre développe l'importance du sentiment d'angoisse dans la vie humaine. L'angoisse est le privilège de l'homme et le signe de sa liberté: en effet, seul l'homme confronté au «vertige des possibles» et à la liberté de faire des choix ressent cette inquiétude.

Traité du désespoir (1849)
Partant de l'idée que la mort n'est pas une maladie mortelle pour le chrétien car elle implique l'espoir, Kierkegaard analyse la véritable maladie mortelle, qui est le désespoir. Désespoir universel, qui s'exprime parfois par une fausse insouciance. Il développe également l'idée que le péché est une condensation du désespoir et que seule la foi nous permet d'y échapper.

L'École du christianisme (1850)
Dernier livre publié sous le pseudonyme d'Anti-Climaticus. Kierkegaard développe dans cet ouvrage la critique de l'Église établie. Il s'en prend aux autorités religieuses de son époque, au nom d'un vrai christianisme .

EPOQUE

Événements politiques
Vie intellectuelle en Europe

APPORTS

L'originalité de Kierkegaard est de tourner le dos aux grands systèmes philosophiques et de rompre avec la philosophie hégélienne qui domine son époque. Kierkegaard met en valeur l'importance de l'existence et, donc, de la subjectivité.
Une philosophie de l'existence. Toute l'oeuvre de Søren Kierkegaard traduit l'importance de la subjectivité. Ce qui est vraiment important, c'est l'individu, non pas une simple unité numérique, mais l'existant, c'est-à-dire l'homme confronté à l'absurde du monde et à l'angoisse. «Le monde me donne la nausée», affirme-t-il. C'est donc dans l'interrogation que l'homme manifeste la difficulté de l'existence et la possibilité du désespoir.
Un témoin de la foi. Une des interrogations fondamentales de Kierkegaard est le rapport entre l'homme et Dieu. Comment devenir chrétien? Question curieuse dans un pays et à une époque où tout le monde l'est. Ce que Kierkegaard veut manifester, c'est justement qu'il ne s'agit pas d'un «christianisme d'habitude», mais d'une véritable foi qui nous plonge justement dans l'exigence incompréhensible de Dieu, tel que l'a vécue Abraham.
Postérité/Actualité. L'oeuvre de Søren Kierkegaard a profondément marqué bon nombre de philosophes du XXe siècle, en particulier Martin Heidegger, Gabriel Marcel, Jean-Paul Sartre et Albert Camus. Il inaugure en effet une réflexion sur le tragique de l'existence, sur la profonde solitude de chacun d'entre nous dans les difficultés de l'existence. C'est pour cela qu'on le considère comme le fondateur de l'existentialisme. Sa conception d'une foi authentique et sa critique du christianisme officiel ont contribué au renouvellement de la philosophie religieuse.

Kierkegaard, Sören (1813-1855): Théologien et philosophe danois. Il reçoit une éducation protestante austère de la part de son père et étudie la théologie. Fiancé à Regina, la fille du conseiller Olsen, il rompt les fiançailles en 1841 au moment où il soutient sa thèse de doctorat. Trois périodes se distinguent dans son existence, le stade esthétique, le stade éthique qui s'achève par sa séparation d'avec Regina, et le stade religieux. Penseur de la subjectivité, il vit dans la crainte et le tremblement, attendant un recommencement. Ses études sur la nature de la culpabilité, du péché et de l'angoisse ont profondément influencé les réflexions des philosophes existentialistes ainsi que la théologie dialectique.

KIERKEGAARD (Søren) : 1813-1855 Philosophe danois. Né à Copenhague, dans une famille luthérienne, il suivit des études de théologie pour devenir pasteur. Vers 1835, il fut bouleversé par la confession de son père qui lui révéla qu'il était maudit de Dieu et que le châtiment divin planait sur toute sa famille. En 1840, il passe son examen final de théologie et se fiance avec Régine Olsen. En 1841, il soutient sa thèse de doctorat, rompt ses fiançailles et part pour Berlin où il reviendra plusieurs fois. Il mourut à Copenhague. Penseur, contre Hegel, de la subjectivité et de l'existence personnelle, Kierkegaard est considéré comme le père de l'existentialisme. L'homme est avant tout l'être d'un choix existentiel : celui du « stade esthétique », qui est de vivre, comme Don Juan ou Faust, le plaisir de l'instant et qui, parce qu'il est une fuite en avant, conduit au désespoir ; du « stade éthique », qui est de choisir son devenir en affirmant des valeurs morales ; ou enfin du « stade religieux », qui est celui de répondre, comme Abraham, dans le mouvement infini de la foi, à l'exigence incompréhensible de Dieu.
• Œuvres principales : Ou bien… ou bien (1843), Crainte et tremblements (1843), Le concept d'angoisse (1844), Traité du désespoir (1849).


[…] pas de raison a priori, l’homme est condamné, par son action, à lui donner un sens. Cf. Kierkegaard, Camus, […]

[…] des plus grands penseurs espagnols du XXe siècle. Dans la lignée de Pascal et de Kierkegaard, il tente de trouver un remède au «sentiment tragique de la vie» dans un […]

[…] de la modernité. Sartre lui reproche une histoire tournée vers le passé. Pour Kierkegaard, Hegel a détruit la tension nécessaire qui est au coeur de l’homme. Marx, […]




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