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KENKÔ HÔSHI

KENKÔ HÔSHI (dans le siècle, Urabe Kaneyoshi). Poète japonais. Né en 1283, mort à Tai, village de la province d'Iga, aux confins du mont Kunimi (aujourd'hui préfecture de Mie), en 1350. Il appartenait à la famille des Urabe, qui, de génération en génération, s'était consacrée au culte shintoïste. Kenkô fut tout d'abord takiguchi (garde au Palais), puis sous le règne des empereurs Go Nijô (1301-1308) et Go Hanazono (1308-1318) il fut chambellan de sixième classe, et au nombre de ceux qui servaient le souverain à table. En 1324, à la mort de Go Uda — empereur de 1274 à 1287, qui avait abdiqué, et qui s'était pris d'affection pour Kenkô et le protégeait tout particulièrement — ce dernier se trouva si fort affligé qu'il se rasa la tête et entra en religion, prenant alors le nom de Kenkô. C'est alors que commença l'époque de désordres que fut l'ère Genkô (1331-1333); l'empereur Go Daigo (1318-1339) réussit à se maintenir au pouvoir en se débarrassant des Hôjô. Pour fuir les horreurs de la guerre, Kenkô se réfugia sur les montagnes de Kiso, aux alentours de Misaka; de là, il chemina à travers les provinces orientales et gagna Kyoto. Il se retira ensuite, en pleine solitude, dans une cabane, sur la colline de Narabi, non loin de Nannaji, un temple bouddhiste célèbre. Vers la fin de sa vie, il se rendit à Tai, village où il mourut. Esprit curieux, Kenkô étudia la philosophie et la littérature chinoises, le bouddhisme et le shintoïsme, et acquit une grande compétence dans le domaine des institutions anciennes. Mais il est surtout connu en tant que poète, et sa réputation fut telle qu'il alla de pair avec Ton-a (1289-1372), avec Kyô-un et Jôben (1350) et fit partie des « waka shi-tennô » (les quatre plus grands poètes du temps). On possède un recueil de ses poèmes, mais sa gloire reste liée au Tsure-zure-gusa.