KAVÉRINE (pseud. de Zilber)

KAVÉRINE (pseud. de Zilber) Veniamine Alexandrevitch. Ecrivain russe. Né à Pskov le 19 avril 1902. Fils d'un musicien, il fit ses études à l'institut des Langues Orientales (1923) et à la Faculté des Lettres de l'Uni-versité de Leningrad (1924). Il débuta comme membre des « Frères de Sérapion » en publiant dans l'almanach de ce groupe son premier récit : Chronique de la ville de Leipzig en 18.. [1922]. Les autres romans de cette première période sont toujours originaux et pétillants d'esprit et de trouvailles stylistiques (ce qui a valu à Kavérine l'inculpation officielle de « formaliste »); tels sont La Fin de « la Khaza » (1926), un roman policier, Le Fauteur de scandale ou soirées sur l'île Vassilevski (1929), dont les héros sont des savants et dont le thème est développé dans un autre roman, L'Accomplissement des désirs (1934-1936), dont Kavérine donna en 1973 une nouvelle variante, qui, hélas, sera beaucoup plus faible. Kavérine considère le travail des chercheurs comme celui des détectives et ses livres traitant des aventures de la pensée scientifique sont plus ou moins des romans policiers. Cette prédilection pour les aventures lui permit de créer le roman le plus lu par la jeunesse soviétique, Deux Capitaines (1938-1944), et une trilogie passionnante sur les luttes de savants honnêtes et courageux contre de puissants aventuriers qui ne voient dans la science qu'un moyen pour arriver au pouvoir, Le Livre ouvert [1949-1956]. Le dernier volume de cette trilogie porte un titre symbolique de l'époque khrouchtchévienne : Recherches et espoirs [1956]. Kavérine a beaucoup contribué à la libération des lettres soviétiques après le XXe congrès; il a été coéditeur de l'almanach Moscou littéraire (1956), il a lutté pour la réhabilitation des écrivains exécutés ou oubliés, il a courageusement signé des lettres de protestation contre le procès Siniavski-Daniel et la persécution de Soljénitsyne. Dans un roman, La Pluie oblique (1962), il glorifie l'influence libératrice du XXe congrès; dans un autre, Double Portrait [1966], il démontre le danger d'un renouvellement du stalinisme; dans ses mémoires, La Vieille maison [1971] et L'Interlocuteur [1973], il exige une véritable histoire des lettres russes de notre époque avec la réhabilitation de tous les noms bannis et oubliés. Le dernier livre de Kavérine est un roman épistolaire : Devant le miroir [1971], c'est l'histoire d'une femme artiste contrainte à l'émigration en 1932.