KATAÉV Valentin Petrovitch. Écrivain russe
KATAÉV Valentin Petrovitch. Écrivain russe. Né le 28 janvier 1897 à Odessa. Fils d'un enseignant, il prit part à la Première Guerre mondiale et, à partir de 1919, devint officier de l'Armée rouge. Après la guerre civile, il s'adonna pleinement au journalisme (à Odessa jusqu'en 1922) et à la littérature (à Moscou). Au cours des années vingt, il publia des romans de politique-fiction prévoyant l'avènement de la révolution mondiale : L'Ile Erendorf [ 1924] et Le Souverain de fer [1924]. Le roman satirique Les Concussionnaires (1926) qui tournait en dérision les moeurs des nouveaux riches de la NEP le rendit célèbre, de même qu'une comédie de la même époque fréquemment jouée dans les théâtres russes jusqu'à nos jours, La Quadrature du cercle (1928). Au début des années trente, Kataév suivit les mots d'ordre du Parti qui appelaient les écrivains à propager le plan quinquennal et écrivit le roman-chronique Temps en avant ! (1932) sur les exploits des travailleurs de Magnitogorsk : malgré maints procédés novateurs (montage cinématographique, dialogues-éclairs, etc.), ce roman ne fut qu'un « livre officiel », commandé par le régime. Le roman Une voile au loin (1936) est la première partie d'une tétralogie sur l'histoire de la Révolution russe; l'action de cette première partie se joue à Odessa en 1905, les événements vus avec les yeux d'un jeune garçon y sont narrés avec beaucoup d'humour et une naïveté fascinante. Les autres parties de cette fresque, qui plus tard fut intitulée Les Vagues de la mer Noire [1936-1961], portent les titres suivants : La Ferme dans la steppe [1956], où l'action se passe en 1910-1911, Le Vent d'hiver [1960], épisode de la guerre civile, Les Catacombes [ 1961] qui traite d'Odessa sous l'occupation nazie. Cette dernière partie avait été publiée en 1948 mais sévèrement critiquée à cause de l'atténuation du rôle du Parti communiste dans la lutte libératrice contre les envahisseurs; Kataév ne s'obstina pas dans ses « erreurs » et, se pliant docilement aux exigences du pouvoir, créa une deuxième variante de son roman qui sortit comme livre, puis comme film sous le titre Pour le pouvoir des Soviets [ 1951]. Pendant la guerre, Kataév, qui était correspondant au front des journaux Pravda et Krasnaïa Zvezda, écrivit le fameux roman Le Fils du régiment (1945), histoire d'un orphelin adopté et éduqué par les soldats, qui lui valut le Prix d'Etat. Après la guerre, Kataév joua un certain rôle social en tant que membre du Comité de rédaction de la revue Novy mir (1946-1954), et plus tard comme fondateur et rédacteur en chef de la revue pour la jeunesse Lounost (1955-1962). Au cours des années soixante et soixante-dix, Kataév publia plusieurs ouvrages autobiographiques toujours novateurs et inattendus du point de vue de la forme : Le Puits sacré [1965], où le réel est mêlé au fantastique et au fantasmagorique ; L'Herbe de l'oubli [ 1967], où Kataév raconte ses souvenirs de ses maîtres littéraires Ivan Bounine et Vladimir Maïakovski; Le Cube [ 1970] et La Vie détruite ou le cor miraculeux d'Obéron [1972], où des souvenirs d'enfance surgissent sans ordre chronologique ou logique, enfin Ma couronne de diamants (1978), un roman documentaire racontant les amitiés littéraires de l'auteur et donnant des renseignements précieux (mais rarement vraisemblables) sur Maïakovski, Mandelstam, Essenine, Ilf et Petrov, etc. Pendant l'après-guerre, Kataév joua un rôle sinistre dans la littérature soviétique : il utilisa son influence de doyen et de romancier très connu pour bafouer ceux qu'il avait consenti à considérer comme traîtres à leur patrie, les écrivains de la dissidence.
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