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KASACK Hermann. Ecrivain allemand

KASACK Hermann. Ecrivain allemand. Né le 24 juillet 1896 à Potsdam, mort le 10 janvier 1966 à Stuttgart. Fils de médecin, il entreprend en 1915 des études supérieures de philosophie, langue et littérature germaniques dans les Universités de Berlin et de Munich. De 1920 à 1925, il est lecteur, puis directeur des Editions Kiepenheuer (à Potsdam); il passe ensuite deux années (1926-27) chez l'éditeur S. Fischer (à Berlin), avant de succéder en 1941 à Oskar Loerke aux Editions Suhrkamp. A partir de 1949, il s'installe définitivement à Stuttgart, où il vit de sa plume. Il a présidé l'Académie allemande de Langue et Littérature de 1953 à 1963. H. Kasack fit ses premières armes d'écrivain en 1916, en publiant quelques poèmes dans la revue expressionniste Die Aktion (réunis en 1918 sous le titre L'Homme). Sous l'influence d'O. Loerke, après s'être imprégné de « lumière grecque » au cours d'un séjour prolongé sur les bords de la Méditerranée (1933-34), il épure son lyrisme, le dépouille de son caractère extatique pour atteindre une rigueur « classique » — La Vie éternelle (1984) est un titre en lui-même significatif de l'esthétique nouvelle du poète. C'est cependant en tant que romancier, juste après la guerre, que Kasack connaît la renommée, grâce à La Ville au-delà du fleuve (1947). Une intrigue kafkaïenne — un archiviste appelé par une mystérieuse autorité supérieure, « La Préfecture », pour effectuer un travail inconnu — sert de point de départ à une fantasmagorie qui rappelle à maints égards L'Autre Côté d'Alfred Kubin : le héros déambule dans une sorte de royaume des ombres, entre la vie et la mort, salle d'attente du néant où tous les gestes perdent leur authenticité et qui symbolise la civilisation occidentale. La tin du roman n'est pas exempte d'un didactisme jugé trop pesant par certains : l'archiviste trouve secours auprès d'une sagesse orientale qui enseigne que l'hypertrophie du moi est la source de tous les maux. Après ce livre qui connut un grand retentissement et qui valut à son auteur de recevoir le Prix Fontane en 1949, tous les autres récits de H. Kasack — romans ou nouvelles — affichent de manière plus ou moins prononcée le même caractère allégorique : Le Métier à tisser (1952), Le Grand Filet (1952), Contrefaçons (1953).

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