Kant: Synthèse
Synthèse
• Acte d’ajouter l’une à l’autre diverses représentations pour en comprendre la diversité sous une connaissance. La représentation est connaissance en tant qu’elle est synthèse ou liaison d’un divers donné. La synthèse peut être empirique (jugement a posteriori) ou pure (jugement synthétique a priori). •• La synthèse empirique présuppose toujours comme sa condition une synthèse pure, et en partant delà première on peut remonter vers la seconde. L’intuition est déjà en elle-même une synthèse, dans la mesure où sa forme spatio-temporelle implique une coordination de la matière du phénomène. Kant parle de synopsis du divers ou de synthèse de l’appréhension dans l’intuition pour désigner la forme élémentaire de la liaison du présent, c’est-à-dire de l’accueil de la coprésence spatiale du donné dans la succession temporelle. Un tel accueil suppose un recueil permettant de reproduire la forme temporelle en articulant le présent au passé : telle est la fonction de la synthèse de la reproduction dans l'imagination. L’association des phénomènes ne se fait pas au hasard et leur affinité empirique a pour condition une affinité transcendantale, de sorte que l’imagination transcendantale fasse porter sa synthèse non pas sur le contenu mais sur sa forme temporelle. Enfin, un telle synthèse doit être unifiée par l’entendement, et elle est ainsi synthèse de la récognition dans le concept constituant l’avenir comme reproductibilité infinie de l’objectivité. ••• La synthèse est en fait opérée par l’imagination pure et porte sur le temps, l’entendement se contentant d’assurer l’unité de cette synthèse. Cette unité de la synthèse de temps est un concept permettant de construire les phénomènes. Le concept est ainsi lié à l’unité originairement synthétique de l'aperception qui est la conscience, c’est-à-dire l’ensemble des structures catégoriales de l’entendement dont le concept est l’acte. Les trois synthèses se supposent l’une l’autre et s’accomplissent dans l’unité originairement synthétique de l’aperception. Par ailleurs, si l’imagination opère la synthèse et si l’entendement en assure l’unité, il appartient à la raison d’en penser la totalité, dans la mesure où elle recherche l’inconditionné de la synthèse catégorique dans un sujet (âme), celui de la synthèse hypothétique des membres d’une série (monde), et celui de la synthèses disjonctive des parties dans un système (Dieu).